Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a provoqué un incident diplomatique entre son pays et l’Allemagne en refusant de rencontrer le ministre des Affaires étrangères allemand, car ce dernier prévoit de rencontrer deux ONG israéliennes luttant contre l’occupation de la Palestine, rapporte Le Point ce mercredi. Il s’agit du premier incident du genre entre les deux pays.
Netanyahu avait prévenu qu’il ne recevrait pas le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, si ce dernier rencontrait plus tard dans la soirée des représentants de deux organisations israéliennes très critiques du gouvernement israélien. « La politique du Premier ministre est de ne pas recevoir de visiteurs étrangers qui lors de voyages diplomatiques rencontrent des groupes qui calomnient les militaires israéliens en les présentant comme des criminels de guerre », a indiqué la présidence du conseil israélien, qui relativise cependant la décision en affirmant que les « relations [d’Israël] avec l’Allemagne sont très importantes. Elles n’en seront pas affectées ».
Le ministre des Affaires étrangères devait rencontrer ce mardi B’Tselem et Breaking the Silence, deux organisations non gouvernementales de gauche très critiques vis-à-vis du gouvernement israélien de Netanyahu. B’Tselem est un centre israélien d’information pour les droits de l’Homme dans les territoires occupés existant depuis 1989 et qui publie régulièrement des informations très précises sur la colonisation et les opérations israéliennes en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est. Breaking the Silence (Rompre le Silence) a quant à elle été créée en 2004 par des soldats et des vétérans des forces israéliennes, qui offre sous le couvert de l’anonymat une plateforme aux soldats israéliens pour raconter leur vécu et dénoncer les agissements selon eux condamnables de l’armée.
« Je le regrette beaucoup. Mais ce n’est pas une catastrophe », a déclaré Sigmar Gabriel en réaction à l’annulation, affirmant cependant que ses « relations avec Israël et celles de l’Allemagne avec Israël ne changeront en rien ». Le chef de la diplomatie a par ailleurs estimé « impensable » et « inconcevable » de ne pas s’entretenir avec les dirigeants des deux ONG.
