search-form-close
5e mandat : la petite leçon politique d’Ouyahia à Ould Abbes

5e mandat : la petite leçon politique d’Ouyahia à Ould Abbes

Le RND, par la voix de son secrétaire général Ahmed Ouyahia, a solennellement appelé ce jeudi 20 juin Abdelaziz Bouteflika à briguer un cinquième mandat en 2019.

M. Ouyahia n’a pas attendu la fin de la réunion du conseil national de son parti, qui s’est ouverte ce jeudi matin à Zeralda, pour faire l’annonce.

Le Premier ministre a révélé la position du parti à l’occasion du discours d’ouverture prononcé devant les membres du CN, faisant savoir qu’une consultation a été faite au préalable au sein des instances du parti.

La petite leçon d’Ouyahia à Ould Abbes

Officiellement, le RND est le premier parti politique à inviter le président « à poursuivre sa mission à la tête du pays », prenant ainsi de court son allié le FLN qui reçoit ainsi une gifle et pas des moindres.

En effet, si Ould Abbes ne cesse depuis sa nomination à la tête du parti d’encenser le président, et si il l’a effectivement appelé à plusieurs reprise à se présenter en 2019, le SG du FLN a été incapable de réunir son Comité central, l’instance suprême entre deux congrès, pour officialiser cette demande.

Rappelant que dans les statuts du FLN, la désignation du candidat au parti aux présidentielles doit se faire par le Comité central et non par le secrétaire général.

La décision de Ould Abbes de ne pas convoquer le CC pour entériner la décision d’appeler le président à se représenter en 2019 a créé la confusion sur la position du FLN envers le 5e mandat.

M. Ouyahia, peu prolixe sur le 5e mandat, a opté pour une tout autre démarche. Le chef du RND a respecté les formes en se pliant aux statuts de son parti, en annonçant son soutien devant le Conseil national, qui à l’image du CC du FLN est l’instance suprême entre deux congrès.

Une démarche qui pourrait inciter Ould Abbes à revoir sérieusement sa démarche. En effet, ce dernier, craignant d’affronter ses opposants au CC, a décidé tout simplement de geler, sans toutefois l’assumer, cette instance en reportant à chaque fois sa réunion.

Ould Abbes voulait se servir en fait de la prochaine réunion du CC pour se maintenir à la tête du parti, avec un procédé simple : reporter jusqu’à à la fin de l’année la réunion du CC, avec un seul point à l’ordre du jour qui est l’appel au cinquième mandat. Objectif : étouffer la contestation qui ronge le parti depuis plusieurs mois.

Ouyahia défend son bilan économique

Peu optimiste et même alarmiste après son installation à la tête du gouvernement, Ahmed Ouyahia a opté aujourd’hui pour un discours très rassurant quant à la situation économique du pays.

Il n’a pas hésité d’ailleurs dans son discours à critiquer les voix qui étaient contre le recours à la planche à billets, ceux qui dix mois auparavant « avaient évoqué le risque inflationniste ».

«L’inflation n’a pas atteint deux chiffres, elle a même baissé », fait-il remarquer devant les membres du CN.

Grâce à la planche à billets, « l’on a pu sauver plusieurs entreprises », a-t-il martelé, en ajoutant que l’État a pu régler une partie de ses dettes, environ 1000 milliards de DA envers des entreprises publiques comme Sonatrach et Sonelgaz.

M. Ouyahia a évoqué notamment « le sauvetage d’El Hadjar, la poursuite de la politique de subventions, la distribution record des logements » pour justifier son optimisme tout en reconnaissant que les efforts doivent se poursuivre pour combler le déficit budgétaire qui est à hauteur de 2000 milliards de DA.

Dans son discours, Ouyahia a critiqué le maintien de la grève par les médecins résidents, les accusant de vouloir « déstabiliser le front social au détriment du droit du citoyen au service public ». Il a critiqué aussi les partisans du choix de la transition.

  • Les derniers articles

close