Économie

A Cologne, Iris dévoile de grandes ambitions dans le pneumatique

Iris participe à la foire de Cologne en Allemagne du pneumatique. Le fabricant algérien de pneumatiques présente ses nouveautés et poursuivre son développement à l’international.

Rendez-vous incontournable pour les acteurs du marché mondial du pneumatique, « The Tire Cologne », la plus grande foire commerciale dédiée à ce secteur, a ouvert ses portes ce mardi 24 mai, à Cologne, dans l’ouest de l’Allemagne.

Pendant trois jours, plus de 300 entreprises, issues d’une trentaine de pays dont l’Algérie prendront part à cet événement. Parmi elles, plusieurs poids lourds de la branche: Pirelli, Continental, ou encore le leader mondial du pneumatiques, le groupe français Michelin.

Pour la première fois, une entreprise algérienne, Iris,  participe à ce salon. Une occasion pour le premier producteur de pneus en Algérie de présenter ses nouveautés et développer son réseau de clients et partenaires.

A Cologne, TSA a pu s’entretenir avec Hichem Hammoudi, directeur commercial du groupe Iirs qui est connu aussi pour sa marqué d’életroménager. Il revient dans cet entretien sur les perspectives de développement de son entreprise et explique comment la compagnie Iris  « a su gagner la confiance des algériens « . Entretien. 

L’entreprise Iris participe pour la première fois à ce salon mondial du pneumatique. Que représente cet événement pour vous?

C’est notre première participation à cet événement. Nous sommes extrêmement  fiers d’y prendre part. Il s’agit de la plus grande foire mondiale dans le domaine du pneumatique. Elle se tient tous les deux ans.

 Depuis que nous nous sommes lancés dans  la production des pneus en 2019, nous avons participé à trois grandes foires internationales, celle de Dubaï, la foire de Shanghai et le Sema Show de Las Vegas, aux Etats Unis.

Nous sommes d’autant plus fiers qu’il s’agit de la première participation d’une entreprise algérienne à cette foire. Tous les professionnels du secteur se donnent rendez-vous à cet évènement. Nous sommes confiants. C’est une occasion pour nous de présenter notre industrie et nos produits de la meilleure des manières.

Comment se porte le marché du pneumatique en Algérie ?

En Algérie, le marché du pneumatique est important. Il avoisine les 4,5 millions de pneus tourisme (conçus pour équiper les voitures dites standards)  vendus par an.

Après trois année d’existence, nous sommes leader sur le marché. Sur les dimensions que nous commercialisons, nous avons une part de marché qui est très largement supérieure à la concurrence.

Nous avons fait le maximum pour pouvoir présenter un pneu de qualité qui soit accessible en termes de prix. Les conducteurs nous ont font confiance. Sur notre marché, nous sommes sur la première place. Avec les nouvelles dimensions que nous allons commercialiser l’année prochaine, nous allons acquérir davantage de marchés où nous sommes actuellement absents.

Quelles ont été les répercussions de la crise sanitaire et de la hausse des prix des matières premières pour la fabrication des pneus?

Comme toutes les entreprises, nous avons  été affectés par la crise, mais nous avons limité les dégâts. Nous avons tout fait pour limiter au maximum la hausse des prix.

Il faut dire que le marché du pneumatique léger n’a pas été  fortement touché. C’est un marché qui touche à la mobilité. Malgré la crise, les gens ont continué à se déplacer, C’est ce qui a limité l’impact de la crise. Le plus dur est passé, la crise est derrière nous.

Comment se porte l’entreprise Iris actuellement?

Nous sommes à notre troisième année de production. Côté production et commercialisation, nous nous portons bien.

 Quelles sont vos capacités de production?

Notre capacité de production est de deux millions de pneus par an. Aujourd’hui, elle est assez limitée par rapport à la demande que nous avons.  La demande est tellement importante que ce soit de la population locale, que de nos partenaires étrangers, que nous allons lancer une extension, pour pouvoir y répondre.  Cette extension, nous permettra de doubler nos capacités de production.

Quelles sont les perspectives de développement de l’entreprise Iris ?

Il y a tout d’abord le projet d’extension que je viens d’aborder. Il s’achèvera avant la fin de l’année prochaine. Grâce à cette extension, nous allons doubler notre production, et produire plus de quatre millions de pneus par an.

Nous allons, aussi, nous lancer dans la production d’autres dimensions de pneus que nous ne commercialisons pas actuellement. En termes d’export, nous exportons dans plus d’une vingtaine de pays déjà, mais nous allons voir la possibilité d’exporter à encore plus de pays.

A cela  s’ajoute un projet relatif à la production de pneus pour poids lourds. Cela va  nous ouvrir un nouveau marché, aussi bien pour le local que pour l’export. Cela va être effectif d’ici 2024, ou au plus tard  2025.

En Algérie, de nombreuses routes sont en mauvais état. Quelle technologie utilise Iris pour assurer la résistance des pneus et la sécurité des automobilistes?

Nous utilisons des matières premières prémium. Nous produisons des pneus à base de silice. Les marques low-cost n’utilisent pas cette matière car elle a un certain coût.

Les marques qui veulent jouer sur la qualité, ou le prix, n’utilisent pas cette matière. Nous utilisons 100% de ce que nous pouvons exploiter de cette matière. Cette matière ajoute de la durée de vie aux produits et  réduit la consommation de carburant.

Grâce à elle, le pneu est plus souple, supporte mieux les chocs et épouse les formes des routes. Cela donne plus de confort aux conducteurs.

Il y a parfois une certaine méfiance à l’égard des produits fabriqués localement. Quelle stratégie avez-vous adopté pour positionner vos produits sur le marché local et gagner la confiance des Algériens ?

Dès le début, nous n’avons à aucun moment essayé de produire un pneu low-cost ou chercher le gain de coût à tout prix. Nous avons voulu développer le meilleur produit possible, c’était notre premier objectif.

Une fois que cela a été fait, nous avons essayé de le placer de façon à ce qu’il soit accessible à toutes les bourses. Le marché algérien est à 80% orienté prix.

Pour nous, il était impératif que le consommateur algérien puisse se permettre d’acheter un pneu Iris et bénéficier d’une technologie premium. C’était notre but.

Au début, cela a été  peut-être un peu difficile. Avec le temps, nous avons gagné la confiance des Algériens. Quand ils voient que nous exportons nos produits vers des pays les plus exigeants au monde, tels que les Etats-Unis, ou dans des pays européens, où il est très difficile d’obtenir des certifications,  c’est un gage de qualité. Cela a rassuré la population, qui a commencé à utiliser le produit. Le bouche à oreille a fait le reste.

Que répondez-vous aux avis négatifs?

Nous ne pouvons pas imposer nos avis ou changer la mentalité des gens. Nous faisons notre maximum pour transmettre la bonne information. C’est aux professionnels d’émettre un jugement.

Nous faisons confiance aux jugements de nos concitoyens pour faire la différence entre un avis professionnel basé sur des informations techniques et mécaniques, d’un avis sans aucun fondement.

Quelles seront vos nouveautés au cours des prochains mois?

Nous sommes sur toute la gamme des pneus pour véhicules de loisirs, des pneus pour véhicules professionnels et des véhicules pour pneus de voiture de type 4×4 et SUV.

Nous avons une nouvelle collaboration avec une entreprise anglaise pour produire des pneus pour véhicules électriques, qui sont l’avenir de l’automobile, et qui seront utilisés dans des taxis londoniens.

A côté de ça, nous allons nous lancer dans la production de pneus pour poids lourds, tout en continuant à développer d’autres dimensions de pneus pour répondre à la demande nationale et à la demande de nos partenaires internationaux.

En termes d’exportation, quelles sont vos ambitions?

Nous exportons vers une vingtaine de pays dont l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Italie, Chypre, Malte, la Jordanie, les Etats-Unis . Le feed-back que nous avons avec ces entreprises est très positif.

La demande de la part de ces pays a réellement augmenté, au point qu’aujourd’hui, nous avons du mal à répondre à toute la demande de nos partenaires étrangers.

Nous avons des relations avec de nombreux pays que l’on ne peut pas encore concrétiser, car notre capacité de production ne nous le permet pas encore. Dès que notre extension sera prête, nous pourrons remédier à cela et concrétiser de nouveaux accords, que ce soit en Afrique, en Europe ou en Asie.

Les plus lus