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Accidents de la route en Algérie : ce que propose la gendarmerie

Accidents de la route en Algérie : ce que propose la gendarmerie

Les accidents de la route endeuillent quotidiennement des familles algériennes et rendent les routes du pays parmi les plus dangereuses au monde.

Durant les huit premiers mois de l’année 20, 4519 accidents de la route ont été enregistrés en Algérie, selon les chiffres de la gendarmerie nationale publiés dans le dernier numéro de la revue El Djeich de l’ANP.

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Ces accidents ont causé 1900 morts et 7551 blessés, sur « uniquement le territoire de spécialisation » de la Gendarmerie nationale. Comprendre que ce bilan n’englobe que les accidents enregistrés en territoire de spécialisation de la police, c’est-à-dire en milieu urbain.

Selon la gendarmerie, une hausse de 5% du nombre de décès a été enregistrée durant les premiers mois de 2022 par rapport à la même période de 2021. Sans surprise, le mois d’août a été le plus meurtrier des 8 premiers mois de l’année 2022, avec une augmentation de 46% du nombre de décès comparativement à la même période de 2021, selon la même source.

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 « La majorité des accidents de la route les plus dangereux a été enregistrée au niveau des grands axes routiers, considérés comme dangereux dans certains de leurs tronçons », a indiqué le chef du Centre d’information et de coordination de la circulation routière de la gendarmerie nationale, cité dans la même revue.

Il a précisé que les poids lourds et les bus sont la « cause de 80% des décès, ce qui a entraîné une augmentation en nombre de morts », et que « les jeunes âgés entre 25 et 39 ans sont les plus exposés aux accidents de la route, avec un pourcentage qui dépasse les 45% et 66%. »

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Autre donnée : la plupart des accidents de la circulation en Algérie sont « enregistrés entre 15h et 18h (20%), tandis que le taux enregistré le week-end dépasse les 20% du nombre total d’accidents. » Comprendre les périodes situées entre 15h00 et 18h00 chaque jour et les week-ends sont à hauts risques pour les automobilistes sur les routes du pays.

Pour les principales causes des accidents de la route, la Gendarmerie nationale en a identifié trois : « le facteur humain, en premier lieu, l’état des routes ainsi que l’état du véhicule ensuite. »

Pour lutter contre les accidents de la route, la gendarmerie nationale recommande « l’application du système du permis à points, le renforcement des stations de pesage mobiles et d’autres fixes, au niveau des sorties des zones industrielles, des carrières et des grandes usines. »

Pour la gendarmerie, « l’action doit aussi porter sur l’amélioration de l’état du réseau routier, l’accélération de la réalisation de routes à double voies, puisque celles à sens unique enregistrent de manière fréquente de graves accidents de la circulation, l’amélioration de la formation spécialisée destinée aux conducteurs de véhicules de transport de voyageurs et de marchandises. »

La gendarmerie recommande aussi le « durcissement et l’adaptation des lois particulièrement sur les véhicules de transport de marchandises et les bus de transport de voyageurs », ainsi que « l’accélération de la mise en œuvre du projet d’enregistrement de la vitesse des bus et des camions de transport de marchandises par «chronotachygraphe», considéré comme une boîte noire pour ces véhicules. »

Elle soutient que cette technique mettra, le conducteur «sous surveillance tout le long de la conduite et même à l’arrêt, ce qui l’empêchera de commettre des infractions et l’obligera à assumer sa responsabilité s’il cause un accident de la circulation.»

Dans ses recommandations, la gendarmerie ne propose pas le retour au retrait systématique du permis de conduire, qui a été abandonné en février dernier à cause de son inefficacité dans la prévention des accidents de la route.

Face à la hausse du nombre d’accidents de la circulation enregistré depuis le début de l’année, le gouvernement a annoncé une révision du code de la route.

Jeudi, le premier ministre Aïmene Benabderrahmane a donné quelques indications sur ce qui va changer en matière de sécurité routière dont l’entrée en vigueur du permis à points, responsabiliser les sociétés de réalisation des routes dont l’état constitue l’un des facteurs à l’origine des accidents de la route, criminaliser les actes qui exposent la vie des usagers de la route au danger et la mise en place d’un cadre légal pour la saisie des véhicules impliqués dans des accidents graves comme une sanction complémentaire. 

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