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Affaire Mahrez : vraie blessure ou deux poids, deux mesures ?

Affaire Mahrez : vraie blessure ou deux poids, deux mesures ?

Lorsque, en janvier dernier, de rares voix avaient critiqué l’absence de Ryad Mahrez au match amical de l’équipe d’Algérie de football face au Ghana, tout juste avant la CAN, le sélectionneur Djamel Belmadi n’avait pas apprécié.

Même quand l’équipe est sortie dès le premier tour du tournoi africain, le coach des Verts a défendu sa gestion du groupe, niant fermement avoir réservé quelque traitement de faveur pour Riyad Mahrez.

| Lire aussi : Forfait avec les Verts, Riyad Mahrez en vacances à Marrakech

Beaucoup de choses avaient été dites alors sur l’absence du joueur de Manchester City et la FAF a dû expliquer publiquement que c’est Belmadi lui-même qui a pris la décision de ménager son capitaine à cause de la forte charge qu’il a eu en club.

L’argument ne tenait pas, mais on était encore à une époque où les décisions de Djamel Belmadi étaient indiscutables, même les plus incompréhensibles. C’était avant le fiasco de la CAN 2021 et l’élimination des Verts d’un mondial 2022 qui pourtant leur tendait les bras.

Deux mois après le scénario dramatique de Blida, l’équipe nationale est appelée à renouer avec la compétition en entamant les éliminatoires de la CAN 2023.

Elle devra affronter le 4 juin à Alger l’Ouganda à Alger puis la Tanzanie chez elle le 8 juin. La liste des joueurs concernés par cette double confrontation comporte plusieurs surprises, mais l’absence de Ryad Mahrez éclipse presque tout le reste.

Pour empêcher la polémique de prendre de l’ampleur, la Fédération algérienne de football a fait savoir que le joueur est blessé et le dossier médical transmis par Manchester l’atteste.

Sauf que des images montrant Mahrez en vacances dans la ville marocaine de Marrakech ont vite été partagées sur internet. Dans l’opinion algérienne, c’est l’incompréhension. Des voix jusque-là indulgentes avec l’EN et son staff sont montées au créneau pour interpeller le sélectionneur et la Fédération algérienne de football.

Cette dernière soutient toujours que Mahrez est blessé, lui exprimant ses vœux de rétablissement sur les réseaux sociaux. Le joueur a aussi remercié par le même canal ceux qui se sont inquiétés pour lui. Djamel Belmadi ne s’est pas encore exprimé. Il le fera ce lundi 30 mai en conférence de presse. En attendant ce qu’il dira, la blessure du capitaine des Verts est qualifiée par beaucoup de « diplomatique ».

Mauvais signal

Certains dénoncent même le « deux poids, deux mesures » du sélectionneur qui, avec Andy Delort, avait eu une attitude différente. L’attaquant de Nice a été exclu de l’équipe nationale pour avoir demandé à faire l’impasse sur la dernière CAN au Cameroun.

La demande de Delort était irrecevable, mais le mieux à faire pour le sélectionneur est de mettre tous ses joueurs sur un même pied d’égalité. D’autant plus que cette indulgence avec Mahrez, c’est la deuxième fois qu’elle survient en quelques mois. Pour la sérénité du groupe, qui sort d’une élimination traumatisante du Mondial 2022, ce n’est pas un bon signal.

Nul ne peut accuser Mahrez de tricher et le sélectionneur de le « couvrir ». Néanmoins, même s’il est réellement blessé, il devait assister au stage de l’équipe.

Il est le capitaine et le groupe a besoin de sa présence pour repartir du bon pied après le match du Cameroun et aussi pour éviter toute polémique préjudiciable dans cette conjoncture précise.

Son forfait alimente logiquement la controverse, beaucoup soulignant que cette blessure n’est annoncée par aucune autre source que le communiqué de la Fédération algérienne de football.

Lors du dernier match de Manchester City, dimanche 22 mai, Riyad Mahrez a joué presque une heure et n’a pas semblé blessé en sortant. La blessure d’un joueur d’une telle importance aurait inévitablement fait l’objet d’une communication du club, ce qui n’est jusque-là pas le cas.

Si Mahrez n’est pas blessé, il n’y a pas de forte raison de le ménager, car avec City, il a joué comme titulaire à peine la moitié des matchs de la saison (15 en championnat et 11 en Ligue des champions).

Rien n’empêchera le public algérien de penser qu’il y a là un traitement de faveur au détriment de l’équipe nationale qui s’apprête à entamer sa résurrection dans ces éliminatoires de la CAN. N’est-ce pas Belmadi lui-même qui soutient à chaque fois qu’il n’y a plus de petites sélections en Afrique ?

Il s’agit d’un risque insensé, d’autant plus que l’absence de Mahrez coïncide avec l’injection de nouveaux joueurs (la liste comprend 7 éléments convoqués pour la première fois). L’attitude de la Fédération algérienne de football est aussi incompréhensible. Dans pareil cas au moins, elle doit jouer son rôle d’employeur qui a un droit de regard sur ce qui se passe au sein de la sélection.

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