Économie

Agroalimentaire : la crise a touché différemment les entreprises

La 18ème édition du salon professionnel de la production agroalimentaire Djazagro a ouvert ses portes au palais des expositions de la Safex à Alger ce lundi 22 novembre.

Placée sous le thème de   » la reprise économique »,  cette manifestation réunit pendant quatre jours quelque 130 exposants nationaux représentant le secteur alimentaire, toutes filières confondues.

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Cette nouvelle édition est particulière. En effet, crise sanitaire oblige, la participation internationale n’atteindra pas les 10% cette année, contre 80% les éditions précédentes, hors période de pandémie. Le Djazagro est donc cette année un salon ‘local »,  mais il n’en reste pas moins un événement incontournable du monde de l’agroalimentaire en Algérie.

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Pour Mohamed Bessa, directeur communication et exportations de  Général Emballage, leader national du carton ondulé,  cet événement « est un rendez-vous incontournable ». « Il s’agit du salon de l’agroalimentaire le plus important en Algérie », a-t-il rappelé à TSA.

Redouane  Haireche, responsable marketing du groupe Cevital, estime quant à lui,  que l’année 2020 a été « particulière » pour le plus grand groupe privé du pays. « En période de crise, le vrai challenge pour nous a été d’assurer la disponibilité de nos produits » sur le marché, a-t-il déclaré.

Revenant sur la crise de l’huile de table du printemps dernier, M. Haireche pointe « la rumeur et la spéculation ».  « Cevital  a toujours assuré à plein régime sa production d’huile, a-t-il rappelé. S’il y a eu pénurie à un moment donné, c’est au niveau des distributeurs et des commerçants que le problème s’est posé ».

« La crise a été terrible »

Pour Attar Samir, directeur commercial du groupe Amour, le salon Djazagro « permet d’être en contact avec les différents acteurs du secteur et surtout, d’ouvrir des opportunités ».

Cette foire est aussi l’occasion pour ces professionnels de l’industrie agroalimentaire de revenir sur l’impact de la crise sanitaire sur leur activité.

« Le secteur de l’agroalimentaire a été touché de plein fouet par la crise du covid. Contrairement à d’autres entreprises, nous avons encaissé  le choc. Nous avons résisté. Nous n’avons pas à déplorer de grosses pertes. En 2020, nous  avions enregistré un très faible recul du chiffre d’affaires », a expliqué M. Bessa.

Un constat partagé par  M. Attar : « Le secteur agroalimentaire a été touché par la crise, mais notre entreprise n’a pas été impactée, au contraire.  Nous produisons des produits de première nécessité qui sont la farine, la semoule et le couscous. Ce sont des produits qui sont très demandés, particulièrement en période de crise. La crise a  donc été une « opportunité »,  et nous a même permis de nous développer et d’augmenter notre chiffre d’affaires ».

Interrogés sur le sujet, d’autres professionnels du secteur ne voient pas la situation de la même façon.

« La crise sanitaire n’a pas été une bénédiction. Le secteur agroalimentaire a été durement touché. Cela a été compliqué. C’était une période difficile à gérer. Il a fallu nous battre. Nous travaillons dans un segment (semoules et farines) qui est extrêmement demandé. Il a fallu mobiliser tous les collaborateurs et ajuster notre stratégie pour continuer à faire tourner l’usine et répondre à la demande », a expliqué Mohamed Bengoudjil, directeur commercial et marketing de l’entreprise Sosemie.

Il ajoute qu »en plus du covid, il ne faut pas oublier que sur le marché mondial, les prix des matières premières ont augmenté. Il y a eu donc beaucoup de surcoûts qui se sont greffés. Notre activité a donc forcément été impactée ».

Pour Ali Rachedi Mohamed Lotfi, directeur commercial de Auqa-Claire, entreprise spécialisée dans le traitement des eaux, le constat est plus amer. « La crise a été terrible. Elle nous a fait perdre plus de 20% de notre chiffre d’affaires. Ce salon est une opportunité pour nous de dire à nos clients que malgré tout, nous sommes toujours là », a-t-il dit.

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