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Algérie – France : ce que contient la « Déclaration d’Alger »

Algérie – France : ce que contient la « Déclaration d’Alger »

L’Algérie et la France jettent de nouvelles bases pour une nouvelle relation à travers la « Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé » entre les deux pays, signée ce samedi par les présidents algérien et français.

Ce document est le fruit de la visite de trois jours qu’Emmanuel Macron a effectuée en Algérie et qui s’est achevée ce samedi 27 août. La Déclaration d’Alger définit le futur de la relation entre les deux pays dans six domaines : dialogue politique, mémoire et histoire, dimension humaine et mobilité, partenariat économique et pour la transition énergétique, coopération éducative, scientifique, culturelle et sportive ainsi que la jeunesse.

Dialogue politique

Au chapitre politique, l’Algérie et la France ont décidé de créer un « Haut Conseil de coopération » au niveau des Chefs d’Etat, qui se « tiendra tous les deux ans, alternativement à Paris et à Alger selon les modalités à définir ultérieurement ».

« Pour les questions de défense et de sécurité, les chefs d’Etats réuniront les responsables des deux pays sur le modèle de la réunion de Zeralda du 26 août 2022, chaque fois que nécessaire », selon le document. Jeudi, les présidents Tebboune et Macron ont présidé à Alger une réunion avec les plus hauts responsables des services de sécurité des deux pays.

Mémoire et histoire

Concernant la question mémorielle qui empoisonne les relations entre les deux pays, les deux chefs d’Etat ont trouvé pour la première fois un accord. Selon la Déclaration d’Alger, l’Algérie et la France « entreprennent d’assurer une prise en charge intelligente et courageuse des problématiques liées à la mémoire ».

Concrètement, les deux présidents ont convenu de créer une commission conjointe d’historiens français et algériens « chargée de travailler sur l’ensemble de leurs archives de la période coloniale et de la guerre d’indépendance. »

Le document précise que ce travail « scientifique » a vocation à « aborder toutes les questions, y compris celles concernant l’ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires. »

| Document : la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France

Dimension humaine et mobilité

La dimension humaine de la relation franco-algérien et la mobilité, c’est-à-dire les visas, arrivent en troisième position dans l’ordre des préoccupations entre les deux pays contenues dans la Déclaration d’Alger. Comme la mémoire, la question des visas et donc de l’émigration clandestine est un sujet qui alimente régulièrement les tensions entre l’Algérie et la France. Sur ce point, aucune décision claire n’a été prise.

Les deux pays ont convenu de trouver des solutions « concrètes et opérationnelles » aux problèmes des mobilités notamment pour les « étudiants, entrepreneurs, scientifiques, universitaires, artistes, responsables d’associations et sportifs, permettant de conduire davantage de projets communs. »

Partenariat économique et pour la transition énergétique

Dans le domaine économique, la France et l’Algérie ont convenu de renforcer leur coopération en « priorité sur les secteurs d’avenir : le numérique, les énergies renouvelables, les métaux rares, la santé, l’agriculture et le tourisme. »

Dans le domaine de l’énergie, l’Algérie et la France ont convenu de « coopérer sur la transition énergétique – notamment à travers une coopération dans les domaines du gaz et de l’hydrogène. Elles sont également convenues de lancer un programme de recherche d’innovation technologique sur la récupération et le traitement du gaz de torchage ».

Coopération éducative, scientifique, culturelle et sportive

La France et l’Algérie ont décidé lors de la visite de Macron de « renforcer leur coopération sur les fouilles archéologiques, notamment à Tipaza et de renforcer la formation des archéologues. » Ils ont également convenu de renforcer la coopération entre l’Institut Pasteur de France et l’Institut Pasteur d’Algérie pour « favoriser les mobilités de chercheurs et mettre en œuvre des programmes de recherche conjoints. »

Jeunesse

Sur ma jeunesse qui est le nouveau cheval de bataille de Macron pour relancer la relation franco-algérienne, l’Algérie et la France ont décidé de « conclure un nouveau pacte pour la jeunesse, portant sur l’ensemble de ses dimensions et se traduisant par la mise en œuvre de projets concrets. »

Parmi ces projets figure  la « création d’un incubateur de start-ups en Algérie » et « l’appui à des projets d’investissement d’avenir en France et en Méditerranée, initiés notamment par les PME, à travers le Fonds de 100 millions d’euros pour les entrepreneurs issus de la diaspora maghrébine qui sera implanté à Marseille ».

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