Économie

Algérie – France : le dégel relance la question du gaz

La présidente de la compagnie énergétique française Engie est en visite en Algérie. Catherine McGregor a rencontré ce mercredi 29 mars le PDG de Sonatrach, Taoufik Hakkar, annonce dans un communiqué la compagnie pétrolière algérienne.

Mardi, elle a été reçue par le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab avec lequel elle a évoqué les questions liées aux énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert et le solaire photovoltaïque.

Engie est le principal opérateur français de fourniture d’électricité et de gaz.

Le déplacement de Mme McGregor en Algérie survient quelques jours après la fin de la brouille entre Alger et Paris provoquée début février par l’affaire Amira Bouraoui.

Vendredi 24 mars, les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont eu un entretien téléphonique à l’issue duquel le retour à son poste de l’ambassadeur d’Algérie en France, rappelé le 8 février dernier, a été annoncé ainsi que le maintien de la visite à Paris du président algérien, initialement prévue en mai prochain.

L’augmentation des flux de gaz algérien vers la France s’était invitée dans la visite effectuée par Emmanuel Macron en Algérie en août 2022.

Le communiqué de Sonatrach n’en fait pas directement référence mais indique que Mme McGregor et M. Hakkar ont discuté au cours de leur rencontre des contrats qui lient les deux parties et évoqué les voies de consolider leur relation à l’avenir.

Les deux PDG ont aussi évoqué les prix de l’énergie sur les marchés mondiaux et les « défis qui se posent à la communauté énergétique mondiale ».

La veille de son déplacement à Alger, alors que l’Europe redoutait un hiver difficile à cause des incertitudes sur les livraisons de gaz russe, Emmanuel Macron avait expliqué que la question du gaz n’était pas centrale dans sa visite, expliquant que le gaz algérien n’était pas déterminant pour la sécurité énergétique de la France. Le gaz constitue 20 % du mix énergétique français et le gaz algérien n’en représente que 8 %, avait-il précisé.

Mais la question des livraisons de gaz a été évoquée pendant la visite présidentielle et la présidente d’Engie a fait partie de la délégation accompagnant Emmanuel Macron.

Elle a notamment rencontré le ministre algérien de l’Energie et le PDG de Sonatrach. Des informations de presse avaient fait état de discussions entamées pendant la visite pour l’augmentation des livraisons de gaz algérien pour la France à hauteur de 50 %.

Europe 1, qui avait rapporté l’information, avait indiqué qu’il s’agissait d’un engagement verbal de la partie algérienne et c’est pour cette raison qu’aucune annonce officielle n’a été faite.

Le 29 août, trois jours après la visite d’Emmanuel Macron, Engie a annoncé officiellement des discussions avec Sonatrach sur des « contrats de moyen et de long termes », expliquant que les livraisons supplémentaires envisagées n’étaient pas destinées à couvrir les besoins urgents pour l’hiver à venir.

Fin décembre, le président Abdelmadjid Tebboune a révélé dans un entretien au journal français Le Figaro que la France n’a pas sollicité l’Algérie pour l’augmentation de ses livraisons de gaz, indiquant toutefois que l’Algérie était disposée à satisfaire une telle demande si elle venait à être exprimée.

Dans son bilan de l’année 2022 rendu public il y a quelques jours, Sonatrach a cité parmi les contrats conclus en 2022, celui signé avec Engie « dans le cadre de contrats d’achat et de vente de gaz naturel à travers le gazoduc Medgaz (reliant l’Algérie et l’Espagne, NDLR ».

L’Algérie est très sollicitée pour augmenter ses flux de gaz vers l’Europe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

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