Économie

Algérie – UE : un « partenariat stratégique » dans l’énergie qui se fait attendre

Le domaine de l’énergie  est resté jusqu’à une date récente, assez étrangement , le parent pauvre du partenariat entre l’Algérie et l’Union Européenne dans le cadre de l’Accord d’association. Alors que les hydrocarbures représentent   la quasi-totalité des exportations algériennes, la question est reléguée à l’article 61 du traité signé en 2002, et se contente de considérations générales sur la coopération entre les deux parties dans ce domaine .

Le dernier rapport rendu public voici quelques jours par la  Commission européenne   en vue du 11e Conseil d’association UE-Algérie prévu ce lundi  à Bruxelles mentionne pour la première fois le volet énergétique parmi les  « priorités de partenariat », en soulignant  l’absence d’avancées significatives dans ce domaine.

Le rapport  indique notamment que « dans le cadre de leur dialogue politique de haut niveau sur l’énergie initié en 2015, l’UE et l’Algérie ont souhaité renforcer la sécurité de l’approvisionnement énergétique, promouvoir les énergies  renouvelables, l’efficacité énergétique, et encourager les investissements. Ce dialogue s’est poursuivi au premier semestre 2017 ».

« L’Algérie n’a pas donné suite aux activités prévues au deuxième semestre 2017, et notamment le forum d’affaires Algérie-UE sur les énergies renouvelables. L’UE a sollicité à plusieurs reprises le partenaire algérien, et reste en attente de la proposition algérienne pour un nouveau calendrier de mise en œuvre des initiatives déjà discutées et agréées » relève  également  le rapport de l’Union européenne.

Un  « Mémorandum d’entente » signé en 2013…

C’est seulement en 2013 qu’un « Mémorandum d’entente sur l’établissement d’un Partenariat Stratégique entre l’Union européenne et la République algérienne démocratique et populaire dans le domaine de l’énergie » a été conclu  qui porte la signature conjointe du premier ministre algérien, M.Abdelmalek Sellal, et du président de la Commission Européenne M.Miguel Angel Barroso.

Le document indique que le  Mémorandum a pour objectif d’ « explorer la mise en place d’un Partenariat Stratégique entre l’Union européenne et  l’Algérie  dans le domaine de l’énergie.Il vise notamment  le renforcement et l’approfondissement des relations énergétiques dans le respect de l’équilibre des intérêts des deux participants ».

Il relève que «  L’Algérie est un partenaire stratégique et fiable pour les approvisionnements énergétiques de l’Union européenne, non seulement en matière de gaz naturel dont elle assure les approvisionnements régulièrement et sans interruption depuis plusieurs décennies, mais aussi en matière de pétrole brut. ; ajoutant que «  L’interdépendance entre l’Union européenne et l’Algérie en matière de sécurité des approvisionnements et de sécurité des débouchés, requiert une grande visibilité à moyen et long terme des volumes relatifs à leurs échanges énergétiques ».

…Et un arrangement administratif en 2015

C’est seulement près de  2 années plus tard que ce mémorandum aux objectifs très ambitieux a été suivi  par la conclusion d’ un « arrangement administratif »  sur les modalités de mise en œuvre de Partenariat Stratégique tel qu’établi par le Mémorandum d’entente signé à Alger le 7 juillet 2013.

Le ministre de l’Energie de l’époque Youcef Yousfi et le Commissaire Européen en charge de l’action pour le Climat et l’énergie , Miguel  Arias Canete, ont convenu lors d’une  rencontre organisée à Alger le 5 mai 2015 pour « le lancement du dialogue politique sur l’énergie entre L’Algérie et l’Union Européenne » d’une démarche qui prévoit  notamment une réunion annuelle de haut niveau  , la création d’un groupe de travail sectoriel  et de groupes d’experts spécialisés ainsi que l’organisation d’un Forum d’Affaires.

C’est ce même Forum qu’on attend toujours  et dont le dernier rapport de la  Commission européenne réclame la programmation .

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