Société

Arabisation, prix des billets… : les chantiers et les priorités du PDG d’Air Algérie

Air Algérie, qui fait face à des critiques récurrentes sur les prix de ses billets, veut arabiser ses services, abandonner le français dans ses correspondances et former ses employés à l’utilisation de l’anglais.

Pour les prix des billets, les clients de la compagnie aérienne nationale doivent attendre les propositions d’une commission créée par le PDG, Hamza Benhamouda.

Selon le quotidien Echorouk, le patron d’Air Algérie a décidé de lancer l’arabisation de la compagnie. Il s’agit d’arabiser les correspondances avec les ambassades des pays étrangers accréditées en Algérie, les administrations ainsi que les discours du PDG de la compagnie.

Air Algérie a donc décidé d’abandonner le français et de le remplacer par la langue arabe. Pour l’utilisation des langues étrangères, elle a opté pour l’anglais. La compagnie aérienne nationale ambitionne de former ses salariés dans la langue de Shakespeare, selon le même journal.

Dès sa nomination, le 7 février dernier, à la tête d’Air Algérie, Hamza Benhamouda a donné le tempo. Il a lancé plusieurs chantiers en même temps, tout en donnant la priorité à nommer de nouveaux responsables à la tête des structures importantes de l’entreprise pour y placer ses hommes, et en lançant l’arabisation de la compagnie aérienne nationale. Ses premiers messages aux salariés et au public ont été rédigés uniquement en langue arabe.

C’était le cas, rappelle le journal arabophone, pour sa lettre aux personnels le 10 février à l’occasion de sa nomination, son message commémorant le crash d’un avion de la compagnie à Tamanrasset en 2003, le message au personnel féminin pour le 8 mars et ceux adressés à l’occasion de la fête de la Victoire, le 19 mars, et du début du Ramadan 2024.

Dans ses correspondances avec les représentations diplomatiques étrangères, la compagnie aérienne algérienne utilise désormais une double copie : une copie originale en langue arabe et une autre dans la langue du pays concerné, toujours selon Echorouk.

La décision d’opter pour la langue arabe est motivée par le souci d’ « améliorer la qualité du service » en direction des clients et de réaffirmer « l’appartenance au pays » et l’attachement à « l’identité nationale », ce qui est « important pour gagner la confiance des clients nationaux », explique le journal, rappelant que la mesure est prise en adéquation avec la Constitution qui stipule que la langue arabe est la « langue nationale et officielle de l’État ».

L’arabisation d’Air Algérie, priorité du nouveau PDG

Elle vise, en outre, à améliorer l’image de la compagnie et à « concrétiser son succès sur le long terme », explique encore le même journal.

Hamza Benhamouda, fils du défunt secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) assassiné en 1997, a été nommé le 7 février dernier en remplacement de Yacine Benslimane dans une conjoncture de tensions notamment sur la disponibilité des places vers les principales destinations étrangères notamment la France et la cherté des billets d’avion.

Il était particulièrement attendu de lui de remédier à cette situation qui porte préjudice à la compagnie et à la communauté algérienne établie à l’étranger.

Les tensions sont perceptibles en hors saison et les émigrés algériens réclament des solutions à l’approche de la saison estivale où la demande sera plus accrue.

Dans un entretien accordé à TSA la semaine passée, le député de l’émigration, Abdelouahab Yagoubi, a accusé Air Algérie d’appliquer sur ses vols Alger-Paris des tarifs dix fois supérieurs au coût de revient, suivant la référence internationale en la matière.

Selon lui, la compagnie algérienne facture le billet aller-retour entre Alger et la capitale française à plus de 700 euros, alors qu’un tarif de 70 euros suffit pour amortir toutes les charges.

Interpellé fin mars par des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur la cherté des billets et les incohérences dans la tarification, Benhamouda a promis de revoir les tarifs à la baisse, sans toutefois annoncer de mesures concrètes ni fixer d’échéances précises.

Pour cela, il a décidé d’installer une commission ad-hoc chargée d’étudier la question, selon le site spécialisé Visa Algérie qui cite un député de l’APN.

Cette commission doit achever son travail dans un délai de deux mois, autrement dit au début de l’été, période durant laquelle, les prix des billets flambent et les places dans les avions d’Air Algérie se raréfient.

Une proposition similaire avait été faite en 2022 par le ministre des Transports de l’époque, à laquelle le député Yagoubi avait rétorqué qu’une telle commission n’était pas nécessaire puisque le prix de référence international est connu de tous.

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