Économie

Benbahmed : dans le médicament, l’Algérie a « cassé le plafond de verre »

Lors de sa création, il y a un peu plus de deux ans, l’objectif du ministère de l’Industrie pharmaceutique était clair : assurer la souveraineté sanitaire de l’Algérie par la production locale de 70 % des produits pharmaceutiques.

Pour Lotfi Benbahmed, ministre de l’Industrie pharmaceutique, cet objectif a été « très largement dépassé ».

« Pour la pharmacie d’officine, nous produisons aujourd’hui 87% de la nomenclature nationale. Actuellement, il n’y a que 205 produits qui sont strictement importés », a-t-il dit ce lundi au micro de la Radio Algérienne.

Benbahmed, qui a indiqué que « la production nationale équivaut à un milliard de dollars », estime que l’Algérie a ainsi « cassé le plafond de verre. »

« En Algérie, il faut qu’on apprenne à valoriser ce qui fonctionne », a-t-il déclaré,  avant d’annoncer une augmentation de 50% du chiffre d’affaires de Saidal en 2022.

 « Nous allons réduire cette facture de moitié d’ici fin 2023 »

Autre objectif tracé par le département de  Benbahmed : réduire la facture d’importation des médicaments qui dépassaient les deux milliards de dollars par an. « Certains produits nous coûtaient chers », a-t-il dit.

Rappelant que la facture d’importation annuelle de l’insuline et de certains médicaments relevant de l’oncologie s’élève à un milliard d’euros, le ministre de l’industrie pharmaceutique a déclaré: « Nous allons réduire cette facture de moitié d’ici fin 2023. »

« Dans notre plan d’action, il était fondamental de produire localement l’insuline et les produits d’oncologie. C’était  un enjeu majeur de souveraineté sanitaire », a-t-il affirmé.

Selon M. Benbahmed, en termes de production nationale de médicaments, l’Algérie a réalisé ces deux dernières « un bond inégalé ». Selon lui, cela a été possible « grâce aux différents dispositifs réglementaires mis en place, aux actions menées sur le terrain, et au degré d’implication des cadres du ministère (MIP) et  des différents acteurs du secteur. »

« En à peine deux ans, les résultats sont là. L’envie était là. Les moyens étaient là. Il suffisait simplement d’accompagner tout cela, a-t-il expliqué Nous pouvons nous targuer aujourd’hui d’être l’un des rares pays en Afrique à  avoir ses propres bonnes pratiques de fabrication, »

Stratégie à l’horizon 2030

Selon Benbahmed, la stratégie de son département à l’horizon 2030 est « évidente » : devenir un hub de l’industrie pharmaceutique en Afrique.

« Nous souhaitons devenir un hub en termes de production de médicaments pour l’Afrique. Nous avons tout pour y arriver : les ressources humaines, l’énergie pas chère, une politique qui est totalement  intégrée, et des investisseurs locaux et étrangers », a-t-il dit.

« Notre volonté, aussi, est d’intégrer la chaîne de valeur mondiale des produits pharmaceutiques », a encore dit le ministre de l’Industrie pharmaceutique.

Interrogé sur la qualité des médicaments produits localement, le ministre de l’industrie pharmaceutique a par ailleurs tenu à rassurer. 

 « On ne tergiverse pas avec la qualité. Des unités de production ont été fermées par précaution parce que la qualité, la traçabilité ou le laboratoire de contrôle n’était pas aux normes. Elles resteront fermées jusqu’à ce qu’elles se mettent aux normes. En termes de qualité, aucune concession n’est faite », a fait savoir le ministre de l’industrie pharmaceutique.

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