Économie

Cahier des charges automobile : est-ce enfin le bon ?

C’est le troisième cahier des charges réglementant l’importation et la vente des véhicules neufs en moins de trois ans. Jeudi, l’Algérie a fixé de nouvelles conditions pour l’exercice de l’activité de concessionnaire automobile.

Fortement marqué par les scandales de corruption, le secteur automobile est plombé depuis 2019, avec l’arrêt des importations qui était déjà en vigueur, et le démantèlement à partir de 2020 des usines d’assemblage de voitures.

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En août 2020, un premier cahier des charges réglementant l’activité d’importation et de ventes de véhicules neufs a été publié par le ministère de l’Industrie qui est chargé de réglementer cette activité, et qui était dirigé à l’époque dirigé par Ferhat Ait Ali. Mais le document est resté sans suite. Aucun concessionnaire n’a été agréé et aucune voiture neuve n’a été importée par des opérateurs économiques agréés.

Rebelote en mai 2021. Un nouveau cahier des charges a été publié au Journal officiel, mais une nouvelle fois, il a été abandonné. A l’époque, le département de l’industrie était dirigé par Mohamed Bacha, qui avait succédé à Ferhat Ait Ali, lors du remaniement ministériel opéré en février 2021. Mohamed Bacha cédera ensuite sa place à Ahmed Zaghdar, lors de la formation d’un nouveau gouvernement en juillet 2021.

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Le troisième cahier des charges relatif à l’activité de concessionnaire automobile en Algérie qui a été publié au Journal officiel jeudi 17 novembre a mis longtemps pour voir le jour. Une conséquence sans doute des difficultés du gouvernement à établir des règles afin d’éviter un autre scandale dans le secteur automobile algérien.

« On a allégé les contraintes »

En 2019, plusieurs enquêtes ont été lancées sur les malversations dans ce secteur qui absorbaient chaque année des milliards de dollars, sans permettre à l’Algérie de se doter d’une véritable industrie automobile.

Ces enquêtes ont conduit à la condamnation de nombreux opérateurs dans l’automobile à de lourdes peines de prison. L’arrêt des importations et des usines d’assemblage a provoqué une hausse vertigineuse des prix des voitures d’occasion.

Le gouvernement cherche désormais à relancer ce secteur moribond, tout en essayant d’éviter de nouveaux scandales. Il n’y a rien qui garantit que ce troisième cahier des charges sera le bon. Il pourrait connaître le même sort que les deux précédents.

Pour le moment, rares sont les avis exprimés qui sont plutôt positifs, s’ils ne sont pas prudents. Abderrahmane Achaïbou, ancien concessionnaire multimarques, estime que le nouveau document « n’est pas parfait », mais « c’est un grand progrès ».

« On a allégé les contraintes » pour permettre la reprise de l’activité des concessionnaires, a-t-il dit à Maghrebemergent, en applaudissant la suppression de deux « articles sataniques », qui figuraient dans les deux précédents cahiers des charges : l’obligation qui était faite aux concessionnaires d’être propriétaires de leurs concessions et la limitation de l’importation à deux marques seulement.

Toutefois, Achaïbou a relevé quelques contraintes comme l’obligation de recruter du personnel avant l’obtention de l’agrément et de se doter d’un camion de dépannage.

Mustapha Zebdi, président de l’association de protection des consommateurs Apoce a réagi sur Facebook sur les garanties offertes aux consommateurs. Il a estimé que globalement le cahier des charges est « bon » en ce qui concerne les droits des clients et a cité l’obligation d’offrir une garantie pendant cinq ans ou à 100.000 km pour tout achat de véhicule neuf. Il a également cité l’obligation faite aux concessionnaires d’offrir à leurs clients un véhicule de rechange dans un délai de 48 heures en cas de panne.

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