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CHAN 2022 en Algérie : les manœuvres suspectes du Maroc

CHAN 2022 en Algérie : les manœuvres suspectes du Maroc

Le Maroc a fini par boycotter le championnat d’Afrique des joueurs locaux (CHAN 2022) qui se déroule en Algérie (13 janvier-4 février).

Comme lors du dernier sommet arabe d’Alger (novembre 2022), le suspense a été entretenu jusqu’à la dernière minute, avec à la fin un prétexte qui ne tient pas la route.

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A chaque fois, les autorités marocaines ont tenté de s’octroyer le beau rôle et d’accabler leurs homologues algériens. De nouvelles révélations démontrent que l’intention première des Marocains a été de parvenir à un boycott imputable à l’Algérie.

En novembre dernier, le roi Mohammed VI aurait donné son accord verbal pour se déplacer à Alger, mais la veille du Sommet arabe, Nasser Bourita, son ministre des Affaires étrangères, qui se trouvait déjà dans la capitale algérienne, a préparé le terrain pour l’annonce de la non-venue du roi.

Il a prétexté des incidents et le « mauvais accueil » que les autorités algériennes auraient, selon lui, réservé à la délégation de son pays.

Pour les observateurs, le Maroc, en pleine crise politique avec son voisin, n’avait aucun intérêt à contribuer par sa représentation au plus haut niveau au succès de l’événement.

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Le même souci semble animer les Marocains dans leur décision de ne pas déplacer leur équipe de football pour le CHAN 2022 en Algérie.

La Fédération de Fouzi Lekjaa a tout fait pour arriver à ce boycott, avec l’intention de l’imputer à l’Etat algérien. En toile de fond se trouve évidemment l’enjeu de l’organisation de la CAN 2025 pour laquelle les deux pays sont candidats.

On sait que l’équipe du Maroc n’a pas fait le déplacement faute d’autorisation pour son avion de survoler le territoire algérien. Dans le sillage de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, décidée en août 2021 par l’Algérie, cette dernière a fermé son espace aérien aux avions civils et militaires marocains.

Une demande de survol introduite à la dernière minute

L’équipe de football du Maroc devait donc prendre un itinéraire détourné en faisant escale dans un pays tiers disposant d’une ligne directe avec l’Algérie. C’est ce que d’ailleurs ont fait plusieurs délégations africaines qui prennent part au CHAN. Les Marocains eux-mêmes ont utilisé le même procédé lors des derniers Jeux méditerranéens d’Oran (juin-juillet 2022).

Mais la fédération royale marocaine a insisté pour que le voyage se fasse cette fois par vol spécial et direct, de l’aéroport de Rabat à celui de Constantine.

Une telle insistance suffit pour éveiller les soupçons. Mais il semble que les responsables du football marocain ont tout prémédité pour que l’autorisation ne soit pas obtenue, au cas où les autorités algériennes les auraient pris au mot.

Selon des sources proches du dossier, la demande d’autorisation de survol du territoire algérien n’a été introduite que jeudi 12 janvier, alors que le tournoi devait débuter le lendemain, vendredi 13 janvier.

Or, même en situation normale, c’est-à-dire sans la fermeture de l’espace aérien, une telle demande doit être introduite au moins 72 heures avant le vol.

Les Marocains savaient donc pertinemment que l’autorisation ne pouvait pas être obtenue en moins de 24 heures, de surcroît dans un contexte de fermeture de l’espace aérien algérien aux avions de leur pays.

Presque le même subterfuge est utilisé concernant le déplacement des représentants des médias marocains. Selon les mêmes sources, les Marocains ont introduit 70 accréditations auprès de la CAF, mais elles avaient l’intention de déplacer les journalistes en masse, à la dernière minute et sans l’autorisation des autorités algériennes.

L’objectif étant de provoquer des blocages à l’aéroport et détenir un autre grief contre l’Algérie, comme cela s’est passé lors des derniers Jeux méditerranéens d’Oran.

En faisant tout pour parvenir au boycott, les responsables marocains avaient sans doute l’objectif de parasiter le bon déroulement du tournoi et de réduire les chances de l’Algérie d’obtenir l’organisation de la CAN 2025.

Cela, tout en sachant que la pire sanction qu’ils risquent c’est l’exclusion de leur équipe des deux prochaines éditions du CHAN, et encore si la compétition est maintenue puisque l’intention de la supprimer est régulièrement prêtée à la CAF.

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