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Contrôles interminables et désorganisation : pagaille à l’aéroport d’Alger

Contrôles interminables et désorganisation : pagaille à l’aéroport d’Alger

À l’aéroport international d’Alger, l’attente commence dans la voiture. Ce dimanche après-midi, des centaines de voitures attendent leur tour pour passer le premier barrage de police avant d’enchaîner avec une interminable série de contrôles de police et de douanes. Le deuxième barrage de police se trouve à peine une cinquantaine de mètres du premier.

Un peu plus loin, le parking est archicomble. L’accès est encombré par un troisième contrôle de police. L’automobiliste doit descendre de sa voiture et ouvrir le coffre pour permettre au policier d’effectuer une vérification à l’œil nu. Que cherchent-ils ? Mystère, d’autant plus que les policiers n’utilisent ni chiens renifleurs ni appareils sensés détecter des explosifs.

Après ces trois premiers contrôles, les voyageurs ne sont pas au bout de leur peine. À l’entrée de l’aérogare, un quatrième contrôle de police les attend : les bagages sont passés au scanner et les passagers fouillés au corps. Seuls deux accès sont ouverts pour contrôler les passagers et leurs accompagnateurs, parfois nombreux, sans compter ceux qui viennent à l’aéroport pour se promener. Autrement dit, le voyageur doit faire la chaîne avec les accompagnateurs et les curieux.

À l’intérieur de l’aérogare, une pagaille indescriptible s’est installée. Une immense file d’attente va du premier au deuxième hall de l’aéroport où se trouvent les guichets d’enregistrement d’Air Algérie. Les passagers qui souhaitent accéder au deuxième hall ont du mal à se frayer un chemin. Certains paniquent.

« Mon vol est prévu à 15 heures. Je suis arrivée deux heures et demi à l’avance. Mais là quand je vois tout ce monde, je me dis que je pourrais tout de même rater mon avion », dit Nahla, la quarantaine, qui doit prendre un vol en direction de Toulouse en France. Il faut jouer des coudes parfois pour garder sa place dans la file d’attente. « C’est moi qui étais derrière la dame, n’est-ce pas ? », lance une jeune passagère à son interlocuteur qui fait mine de ne pas savoir à quoi elle fait allusion. Beaucoup de ces passagers doivent rentrer pour reprendre le travail et préparer la rentrée scolaire de leurs enfants.

Son bébé de moins d’un an entre les bras, une jeune maman venue de Bouzeghane (Tizi Ouzou) prend son mal en patience. Elle attend depuis deux heures. Au début, elle devait prendre un vol Aigle Azur à 15h30. « Il a été annulé. Je ne savais pas. J’ai donc pris un vol d’Air Algérie qui devrait décoller vers 17 heures ». Elle doit donc encore patienter durant trois bonnes heures avant de pouvoir s’installer dans l’avion avec son enfant.

Les voyageurs continuent d’affluer avec leurs bagages. Les rares cafétérias sont prises d’assaut, même si elles pratiquent des tarifs exorbitants avec un service qui laisse à désirer. D’autres voyageurs s’installent sur les escaliers menant vers les salles d’embarquement ou sur les charriots. Linda a les yeux fixés sur les panneaux affichant les horaires d’enregistrement, d’embarquement et de décollage. Avec ses deux enfants de trois et quatre ans, elle est venue de Mechdallah (Bouira).

Son vol vers Paris est prévu à 15h20. « Mais il y a certainement du retard. (Il est presque 14 heures) et ils n’ont pas encore commencé l’enregistrement », dit-elle. Linda voyage régulièrement. Elle connaît la situation « La dernière fois on a attendu sept heures à l’aller et sept heures au retour. Mais on ne s’habitue jamais parce que c’est compliqué pour les enfants », explique-t-elle.

En effet, une fois l’enregistrement effectué, c’est un autre parcours pénible qui attend les voyageurs : quatre nouveaux contrôles de police et de douanes sont au programme, provoquant d’interminables files d’attente et parfois de fortes tensions entre les voyageurs. Les bagages seront contrôlés deux fois au scanner et les documents de voyage quatre fois. Au total, entre son arrivée à l’aéroport et son installation dans l’avion, un passager au départ d’Alger est contrôlé neuf fois. Dix, si on compte la vérification de la carte d’accès par le personnel navigant de la compagnie.

Plus inquiétant, cette situation n’est pas propre à la saison estivale. La hausse du trafic depuis quelques mois a saturé l’actuel aéroport, construit il y a près de quinze ans. En attendant la livraison de la nouvelle aérogare, prévue officiellement pour 2018, la situation ne risque pas de s’améliorer.

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