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Corruption : José Bové raconte le mode opératoire du Maroc

Corruption : José Bové raconte le mode opératoire du Maroc

Le Maroc est empêtré dans un retentissant scandale de corruption de députés du Parlement européen par des Etats étrangers pour influencer leurs votes et positions.

Dans un témoignage diffusé par une télé française, un député très connu, José Bové, raconte, à partir de sa propre expérience, comment procédaient les responsables et les agents du Maroc.

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Le Qatar est aussi visé par l’enquête déclenchée par le parquet fédéral belge et qui a débouché jusque-là sur l’arrestation de plusieurs élus et la saisie d’au moins 1,5 million d’euros en liquide.

Scandale au Parlement européen : le Maroc pris la main dans le sac

Mais à mesure que l’enquête avance, il s’avère que le petit émirat du Golfe n’a fait qu’utiliser pour son compte un système de corruption mis en place pendant une dizaine d’années par les services marocains.

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En dehors de l’enquête, les témoignages dans les médias d’anciens députés se multiplient, mettant systématiquement en cause le Maroc. C’est le cas de José Bové, le militant altermondialiste français devenu député écologiste au parlement de Strasbourg.

José Bové a siégé au Parlement européen entre 2009 et 2019, où il a continué à porter les questions écologiques et la défense vers les petits agriculteurs.

En sa qualité de rapporteur de la commission du commerce extérieur, il s’était opposé à un accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union européenne qu’il jugeait « nuisible » pour les petits producteurs marocains et européens de fruits et légumes. C’était au cours de son premier mandat, entre 2009 et 2014.

Un cadeau dans un « café qui soit discret »

Le Maroc avait alors entrepris de le soudoyer pour lui faire changer d’avis. Sur France Inter, José Bové a raconté comment il a été approché directement par le ministre de l’Agriculture du royaume à l’époque, Aziz Akhannouch, aujourd’hui Premier ministre marocain.

Celui-ci lui a proposé de lui faire parvenir un cadeau dans un café de Montpellier « qui soit discret », entre Noël et le jour de l’an. L’ancien député n’a toutefois pas précisé l’année où ces faits se sont produits.

Ce n’était pas « une théière pour boire du thé » que le ministre marocain avait proposé, mais bien de l’argent. José Bové a bien entendu refusé. Son interlocuteur lui a demandé l’adresse d’un café, il lui a fourni celle de son avocate. Ce qui signifie « arrêtez là », dit-il.

La pression des Etats est très forte quand il y a des intérêts économiques colossaux en jeu, indique le militant. Et si lui il a refusé, « certains députés véreux ont profité de ça ».

Selon José Bové, le ministre marocain avait le soutien de « ce club privé » constitué de députés de toutes obédiences qui activaient sous le couvert d’une association d’amitié.

Aziz Akhannouch, Premier ministre du royaume depuis octobre 2021, a annoncé mardi le dépôt d’une plainte à Paris contre José Bové, qualifiant ses propos d’ « accusations mensongères inadmissibles » constituant « le reflet d’une vieille rancune ». 

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