Emmanuel Macron a accusé, vendredi 26 août à Alger, des « puissances impériales » de nourrir un sentiment anti-français chez la jeunesse algérienne et africaine au sujet du passé colonial français en Algérie et en Afrique.

Selon lui, la France est critiquée en Algérie « parce qu’il y a une immense manipulation et soyons clairs, beaucoup des activistes de l’Islam politique ont un ennemi qui est la France ».

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« Beaucoup de réseaux qui sont poussés en sous-main qui par la Turquie qui par la Russie et qui par la Chine, ont un ennemi la France. Et ils ont un agenda d’influence, néo-colonial et impérialiste. Il y a un ennemi simple c’est la France, ça met tout le monde d’accord », a déclaré Emmanuel Macron au cimetière européen de Saint Eugène à Alger.

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« Je vois qu’il y a beaucoup de manipulation sur les réseaux sociaux (…) de puissances impérialistes contemporaines qui utilisent (le passé colonial français en Algérie) pour dire ‘’n’aimez pas la France, vos colons d’hier », a ajouté le chef d’Etat français pointant une « extraordinaire myopie et manipulation de l’histoire ».

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« Le seul antidote, a dit Emmanuel Macron, ce n’est pas donner des leçons, ce n’est pas manipuler l’histoire. C’est d’être ouvert et de dire ‘’cette histoire est la nôtre, elle est sur nos épaules ».

« Il y a, de ce côté de la Méditerranée, un récit qui s’est construit expliquant à la jeunesse, qu’au fond, votre avenir c’est de continuer le combat qui consiste à ne pas aimer la France. Certains le disent », a estimé le chef d’Etat français. « Ce n’est pas vrai, parce que cette jeunesse n’a jamais connu la colonisation ni même la guerre (d’Algérie) », argue Macron.

Des propos « inacceptables » selon Ankara

Les propos de Macron ont fait réagir la Turquie. Ce samedi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Tanju Bilgic, a qualifié d’« extrêmement regrettable » que le président français Emmanuel Macron (ait) fait des « déclarations ciblant notre pays lors de sa visite en Algérie ».

Et d’ajouter dans une déclaration écrite reprise par des médias turcs : « Il est inacceptable que le président français Macron, qui a du mal à affronter son passé colonial en Afrique, notamment en Algérie, tente de se débarrasser de son passé colonial en accusant d’autres pays, dont notre pays ».

Selon la porte-parole de la diplomatie turque, son pays qui « encourage l’amitié et non l’hostilité, fait partie des partenaires stratégiques de l’Union africaine », et développe « au jour le jour ses relations tant avec l’Algérie qu’avec les autres pays du continent africain, et ces relations, fondées sur la confiance mutuelle et des relations gagnant-gagnant, progressent dans le respect de la volonté des pays eux-mêmes ».

« Si la France pense qu’il y a des réactions contre elle sur le continent africain, elle devrait chercher la source de ces réactions dans son passé colonial et ses efforts pour les poursuivre avec des méthodes différentes et essayer de le corriger », a estimé le diplomate turc.

« Prétendre que ces réactions sont causées par les activités des pays tiers (…) c’est non seulement nier un phénomène sociologique et historique, mais reflète également la mentalité déformée de certains hommes politiques », a accusé Tanju Bilgic. Et de conclure : « Nous espérons que la France atteindra la maturité pour affronter son passé colonial sans blâmer les autres pays, y compris notre pays, le plus tôt possible ».