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Des logements de fonction d’enseignantes saccagés à Batna

Des logements de fonction d’enseignantes saccagés à Batna

Pour la troisième fois depuis le début du mois de mai, des logements de fonctions d’institutrices ont été attaqués par des inconnus en Algérie. L’histoire se répète comme un scénario écrit d’avance.

Ce week-end, a-t-on appris auprès de syndicalistes de l’éducation, des appartements où logent des enseignantes ont été visités par des individus dans la wilaya de Batna.

On n’en sait pas encore davantage sur cette affaire, mais ce que dont est certain en revanche, c’est qu’aucune des enseignantes n’était présente au moment du cambriolage.

| Lire aussi : Ce que révèle l’affaire des enseignantes agressées à Bordj Badji Mokhtar

Les auteurs visaient-ils les enseignantes ou s’agit-il d’un simple cambriolage ? À ce stade des faits, on n’en sait rien. « Les assaillants ont défoncé les portes et heureusement que les enseignantes n’y étaient pas puisque cela s’est passé durant le week-end », a indiqué dimanche à TSA, le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation (SATEF) ajoutant que des objets et des affaires appartenant aux locataires ont été subtilisés.

« Cette histoire (agressions contre des institutrices) commence à se répéter, on se demande pourquoi maintenant ? », ajoute M. Amoura. « Qui est derrière et à quelle fin ? », poursuit le syndicaliste qui rappelle avoir alerté que d’autres agressions auraient sans doute lieu après celles de Bordj Badji Mokhtar et de Biskra, si des sanctions exemplaires n’étaient pas prises.

« S’agit-il de coups prémédités ? »

M Amoura dénonce l’impunité ambiante face aux récentes agressions contre lesquelles des sanctions exemplaires n’ont pas été prises. Pourquoi on s’attaque à des enseignantes ?

Le SG du SATEF échafaude trois suppositions. « Est-ce que les agresseurs sont des gens qui sont contre le travail des femmes ou alors s’agit-il de personnes qui ne veulent pas d’étrangers dans leurs régions ? S’agit-il de personnes qui ont une mauvaise image des femmes ? ».

« Je n’ai pas encore de confirmation, mais d’après ce que j’ai lu sur les réseaux sociaux, personne n’a démenti l’information ce qui revient à dire que c’est confirmé », a précisé dimanche à TSA, Bachir Kiouas membre de la Coordination nationale des enseignants du cycle primaire.

« L’agression laisse le champ libre à toutes les interrogations sachant qu’il s’agit de la troisième attaque contre des appartements où logent des enseignantes, après les graves incidents de Bordj Badji Mokhtar le 17-18 mai et de Biskra le 21 mai.

S’agit-il de coups prémédités ? Nous ne sommes pas adeptes de la théorie du complot, mais nous souhaitons voir intervenir les spécialistes afin de nous expliquer et pour nous aider à comprendre », ajoute M. Kiouas.

En revanche, cet enseignant de français est convaincu que ce genre d’incidents « ne sont pas le fruit le hasard. Ils sont là parce que le climat est favorable. On dénigre l’enseignant à chaque fois qu’il réclame ses droits. Tout cela ne vient pas de nulle part ».

Selon Bachir Kiouas, le fait qu’on n’ait pas fait preuve d’intransigeance envers les auteurs des deux précédentes attaques a peut-être encouragé d’autres à commettre une nouvelle agression à Batna.

« Il y a un autre fait qui est aussi capital : la tutelle (ministère de l’Éducation) cherche des solutions temporaires et n’ose pas affronter le problème et l’attaquer à la racine », s’offusque M. Kiouas. « Normalement, quand des crimes pareils se produisent, c’est l’occasion pour les autorités de se poser les vraies questions et de proposer les solutions justes », relève l’enseignant.

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