Économie

Des prévisions sombres pour la demande pétrolière mondiale

La banque d’investissement américaine Goldman Sachs a annoncé dans un rapport s’attendre à ce que la demande mondiale en hydrocarbures soit « anémique » à partir de 2025, rapporte ce vendredi le site spécialisé Oil Price.

 « Les politiques gouvernementales favorisant des gains d’efficacité plus élevés et une réduction des émissions ont eu la plus forte incidence sur la demande de transport routier », indique Goldman Sachs dans son rapport.

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« La pétrochimie deviendra la nouvelle charge de base pour la demande de pétrole, tirée par la croissance économique et la hausse de la consommation, en particulier dans les marchés émergents », souligne la banque américaine.

Selon Goldman Sachs, le secteur des transports, qui est le plus gros consommateur de pétrole, pourrait atteindre son pic à l’horizon 2026 en raison d’une plus large adoption des voitures électriques qui sapera la demande. La banque s’attend également à ce que la demande ne revienne jamais à ses niveaux pré-pandémiques.

En plus de l’augmentation des ventes de véhicules électriques, portée par une réglementation plus stricte des émissions en Europe et aux États-Unis, une transition permanente vers le télétravail pour de nombreux travailleurs devrait également avoir un effet négatif sur la demande pétrolière, étant donné que 43 % de la consommation de pétrole provient des véhicules de tourisme.

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Un baril à 75 dollars au 3e trimestre 2021

Goldman Sachs est cependant plutôt optimiste concernant le pétrole sur le court terme, puisque la banque a déclaré plus tôt ce mois-ci qu’elle s’attendait à un fort rebond de la demande pétrolière durant l’été, soulignant que cela obligerait l’Opep et les pays alliés à assouplir davantage leurs restrictions sur la production et à ramener 2 millions de barils journaliers supplémentaires au troisième trimestre de l’année en cours.

La banque d’investissement s’attend également à ce que le baril de Brent atteigne le prix de 75 dollars au troisième trimestre grâce au retour de la demande et à l’amélioration des perspectives économiques mondiales tirées par les plans de relance gouvernementaux, notamment aux États-Unis.

Vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord, référence pour le Sahara Blend algérien, a clôturé en légère baisse après les fortes hausses enregistrées durant la semaine. Il a terminé à 66,77 dollars, en baisse de 17 cents ou 0,25 % par rapport à la clôture de la veille. À New York, le baril américain de WTI a lâché 33 cents ou 0,52 % à 63,13 dollars.

L’Algérie, qui tire l’essentiel de ses revenus en devises de l’exportation du pétrole et du gaz, peine à diversifier son économie afin de réduire sa dépendance aux hydrocarbures.

En 2020, l’Algérie a vu ses recettes pétrolières baisser de 40 % à 20 milliards de dollars, alors qu’elle n’a pas pu exporter plus de deux milliards de dollars de produits hors hydrocarbures.

Depuis de nombreuses années, les exportateurs algériens réclament en vain la réforme de la réglementation des changes qu’ils jugent « restrictive » et la dépénalisation du non rapatriement des devises, pour développer les exportations.

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