search-form-close
Discours haineux et raciste en Algérie : la justice appelée à sévir

Discours haineux et raciste en Algérie : la justice appelée à sévir

Le discours de haine et de discrimination a pris de l’ampleur ces derniers jours en Algérie, dans le sillage du lynchage à mort du jeune Djamel Bensmaïl à Larbaa Nath Irathen (Tizi-Ouzou).

Un discours prôné par certaines pages sur les réseaux sociaux mais qui n’a aucun écho sur le terrain, comme l’ont montré les caravanes de solidarité qui ont continué même après le drame à affluer de toutes les régions du pays vers la wilaya de Tizi-Ouzou, touchée par de gigantesques incendies qui ont fait plus de 90 morts.

Lire aussi : L’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmaïl en six points

La solidarité nationale et la maturité du peuple algérien ne se sont jamais autant exprimées que lors de cette épreuve qui a touché la Kabylie et d’autres régions du nord du pays.

Alors que toute l’Algérie réclamait la vérité et la justice pour le jeune Djamel Bensmaïl, tout le pays a également appelé à mettre un terme aux semeurs de haine et de discorde qui sévissent sur les réseaux sociaux.

Avant même le drame du 11 août, les Kabylie et les Kabyles ont subi des attaques en règle, dont certaines émanaient de personnalités publiques connues. Au moins une plainte a été déposée en 2019 contre la députée Naïma Salhi mais elle n’a toujours pas donné lieu à un procès.

Devant la banalisation du phénomène, l’Algérie a renforcé son arsenal juridique en adoptant en février 2020 une loi contre la discrimination et le discours de haine. Les peines encourues peuvent aller jusqu’à dix ans de prison, mais de nombreux adeptes du discours extrémiste ont continué à sévir en toute impunité.

Lire aussi : Soufiane Djilali dénonce les attaques « racistes » contre la Kabylie

Les choses semblent néanmoins commencer à bouger. Ce dimanche 22 août, l’auteur d’une vidéo appelant à « rayer la Kabylie de la carte » a été entendu par la police à Annaba.

Selon Mustapha Bandjama, le directeur de la rédaction du quotidien régional paraissant à Annaba, Le Provincial, le mis en cause devrait être présenté ce lundi devant la justice. Pour encore illustrer le déphasage entre le monde virtuel et la réalité de la société algérienne, le journaliste a noté que personne ne s’est déplacé devant le commissariat pour apporter son soutien à l’auteur de la vidéo.

Des arrestations à Oran et à Annaba

La convocation du jeune d’Annaba survient au lendemain de l’arrestation de 4 autres jeunes à Oran pour les mêmes motifs. Selon un communiqué de la DGSN,  « les éléments de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya d’Oran ont procédé à l’arrestation de quatre individus impliqués dans la diffusion de vidéos subversives qui appellent à la haine et à la discorde entre les citoyens ».

Ces énergumènes qui mettent en péril l’unité nationale ont continué à prôner un discours ouvertement raciste envers les habitants de la Kabylie alors que le père du défunt Djamel Bensmaïl avait fait preuve d’un grand sens des responsabilités en appelant à l’apaisement.

« Nous ne voulons pas de fitna (discorde). Les Kabyles sont nos frères », avait-il déclaré le lendemain de l’assassinat de son fils. Son attitude est saluée unanimement à travers tout le pays.

Le lendemain du drame, le président de la République s’était aussi exprimé, insistant sur la sacralité de l’unité nationale. Tout cela n’a pas empêché quelques voix de la discorde de continuer à se faire entendre, comme cet imam d’Alger, dont les propos, rapportés dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux, ont choqué.

Censé prôner la concorde et la fraternité, ne serait-ce que pour être en conformité avec les préceptes de la religion musulmane, l’imam en question a consacré un prêche dans une mosquée de Kouba à l’affaire Djamel Bensmaïl et présenté son assassinat comme un acte raciste. Ce qui a suscité l’indignation et de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Ce qui est complètement faux. Le jeune de Miliana a connu un sort atroce car il a été pris pour un pyromane pour des raisons que seule l’enquête judiciaire révèlera.

Des actes similaires de lynchage ont eu lieu dans d’autres régions du pays, comme l’attaque contre des enseignantes à Bordj Badji Mokhtar qui aurait pu se terminer dans un bain de sang. On peut aussi citer le cas de l’assassinat atroce de la jeune Chaima à Thenia (est d’Alger) qui a été violée et brûlée par un monstre humain.

  • Les derniers articles

close