Après des heures d’attente, Alexis Kohler, le nouveau secrétaire général de l’Élysée, a finalement confirmé le nom qui circulait dans les médias français depuis quelques jours. Edouard Philippe, 46 ans, maire « Les Républicains » (LR, droite) du Havre et député de Seine-Maritime a été désigné Premier ministre ce lundi 15 mai.

Issu d’une « droite modérée » ou du « centre de la droite » –  il a soutenu la candidature d’Alain Juppé aux primaires- Edouard Philippe est présenté comme un des visages de la recomposition politique voulue par Emmanuel Macron.

Figure inconnue du grand public

Cet élu local est aussi considéré comme une figure du renouveau. Peu connu du grand public, il n’a jamais été ministre et achève son premier mandat de député au mois de juin. Si Edouard Philippe est étiqueté à droite, il a aussi la particularité d’avoir fréquenté les rangs du Parti socialiste quand il était étudiant.  Il s’est ensuite tourné vers la droite.

Cette nomination est aussi perçue comme une tentative de déstabiliser le camp de François Fillon au sein du parti « Les Républicains ». Le 2 mars 2017, à la suite des révélations sur François Fillon et face à son refus de retirer sa candidature à la présidentielle, Edouard Philippe avait fait le choix de déserter l’équipe de campagne du candidat.

Déstabiliser la droite

Quant à Emmanuel Macron, le nouveau Premier ministre s’est longtemps montré sceptique. Auteur d’une chronique hebdomadaire de la campagne présidentielle pour le quotidien de gauche Libération, il décrivait, en janvier dernier, le nouveau président comme un personnage « qui n’assume rien mais promet tout, avec la fougue d’un conquérant juvénile et le cynisme d’un vieux routier ».

« De quoi restera-t-il le nom ? D’une révolution manquée ou d’une victoire éclair ? D’une trahison misérable ou d’une ambition démesurée ? Personne ne peut le dire aujourd’hui« , écrivait le nouveau locataire de Matignon. Il y a quatre mois tout juste.

Raffarin au Quai d’Orsay ?

Le nouveau locataire de Matignon a désormais la mission de constituer un gouvernement capable de transcender le clivage gauche droite. Parmi les noms avancés pour occuper le poste de ministre des Affaires étrangères, figure celui de l’ancien premier ministre de droite Jean-Pierre Raffarin.

« L’ancien Premier ministre de droite semble déjà endosser le costume de ministre des Affaires étrangères d’Emmanuel Macron », écrit ce lundi Le Figaro. « Il est pressenti pour être nommé au quai d’Orsay », ajoute le journal de droite.

Jean-Pierre Raffarin est connu en Algérie. Ces dernières années, il a notamment été en charge des dossiers des investissements français.