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En Algérie, la prise en charge des cancéreux est « catastrophique »

En Algérie, la prise en charge des cancéreux est « catastrophique »

La situation des cancéreux en Algérie ne cesse de se dégrader. Faute de médicaments disponibles, des enfants cancéreux sont en train de mourir. Des femmes atteintes d’un cancer du sein éprouvent des difficultés à trouver un créneau pour une radiothérapie.

Chaque jour, 10 femmes en décèdent en moyenne. Des malades désorientés n’arrivent pas à trouver où se faire traiter…

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Pour les associations des malades atteints de cancers, la coupe est pleine. Un collectif d’une douzaine d’associations a lancé, dimanche 30 mai, un cri de détresse au président de la République pour intervenir.

« La prise en charge des cancéreux est catastrophique, on n’arrive vraiment pas à les traiter : pas de radiothérapie, ruptures cycliques de médicaments, des enfants décèdent faute de médicaments… », détaille Hamida Kettab, présidente de l’association El-Amel des malades cancéreux dans une déclaration à TSA.

« On n’arrive vraiment pas à prendre en charge le patient atteint de cancer. Les malades sont désorientés, ils n’arrivent pas à trouver où se faire traiter. Ils n’arrivent pas à avoir des rendez-vous de radiothérapie. Ils sont obligés d’attendre des mois et des mois pour décrocher un rendez-vous », se plaint-elle.

«  Le problème,  c’est la mauvaise gestion »

En mettant en place 50 accélérateurs et 15 CAC (centres anti(cancer), l’Algérie « a mis le paquet » dans la lutte contre cette maladie, indique Mme Kettab  pointant du doigt la mauvaise gestion.

« Le problème aujourd’hui c’est la mauvaise gestion », estime-t-elle en citant les délais d’attente pour les rendez-vous qui demeurent les mêmes malgré la multiplication des centres anti-cancer.

« En 2009, on avait sept accélérateurs et les délais d’attente pour les rendez-vous étaient entre 8 mois et une année, en 2021 avec 50 accélérateurs les délais d’attente sont toujours de 8 mois à une année. On a finalement constaté que c’est un problème de gestion. (Ils) gèrent très, très mal les choses », dénonce Mme Khettab.

Or,  le facteur temps compte pour les cancéreux. « Il n’est pas normal de faire une ablation du sein à une femme et de la faire attendre plus d’une année pour avoir sa radiothérapie », appuie-t-elle.

Les enfants cancéreux ne trouvent pas de traitement. « On n’arrive pas à soigner les enfants cancéreux faute de médicaments. Quand on ne retrouve pas un produit, on est obligé de les mettre sous un autre protocole. On est en train de les bombarder de produits toxiques à force de multiplier les chimiothérapies. Des enfants sont sous chimio depuis plus d’une année », affirme Mme Khettab qui interpelle la plus haute autorité de l’Etat.

« Nous lançons un appel de détresse. Maintes fois, nous avons essayé de contacter le ministère de la Santé  mais aucune réponse. C’est pourquoi, nous nous adressons aujourd’hui directement au président de la République pour trouver une solution », annonce Mme Khettab.

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