Économie

Énergie : les cours de gaz et de pétrole en baisse

Les cours de pétrole continuent leur jeu de yoyo, jouant avec les nerfs tant des grands pays consommateurs que des États producteurs et exportateurs, dont l’Algérie. Les prix du gaz essuient également des pertes considérables.

L’or noir enregistre des pertes pour la quatrième semaine consécutive. Il s’agit selon les analystes de la plus longue série de baisses depuis plus de six mois.

Début mars, le baril de brut de la mer du Nord était coté à plus de 85 dollars. Ce lundi 15 mai, il valait moins de 75 dollars à 15h00 (heure d’Alger). Le pétrole américain WTI est même descendu sous la barre des 70 dollars le baril.

Le Brent a baissé à 73,74 dollars le baril, perdant 0,6% (43 cents) par rapport à la précédente séance, au moment où West Texas Intermediate a plongé à 69,67 dollars.

La tendance actuelle à la baisse est liée à des inquiétudes sur les perspectives de la demande sur les carburants dans les grands pays consommateurs, notamment en Chine et aux États-Unis.

Dans ce dernier pays, une récession est redoutée pour les premières semaines de juin.

En Chine, la réouverture annoncée de l’économie est jugée « irrégulière » par les analystes. Ces inquiétudes ont balayé l’optimisme entretenu par rapport à une éventuelle nouvelle baisse des quotas de production des pays de l’Opep+.

Les marchés sont suspendus à la décision que prendront les pays du cartel, qui ont annoncé en avril dernier une nouvelle baisse de la production de l’ordre de 1,16 million de barils/jours, portant le total des réductions à 3,66 millions de barils/jour.

Le gaz naturel plombé par les températures douces

Mais à en croire le ministre irakien du pétrole, l’Opep n’annoncera pas de nouvelles réductions à l’issue de sa réunion prévue en juin prochain.

La situation en Irak est justement l’un des facteurs déterminants pour l’évolution des cours. Les exportations du Kurdistan irakien sont suspendues depuis un mois et pour les reprendre, l’Irak attend toujours un accord final avec la Turquie.

L’économie algérienne est doublement affectée puisque même les prix du gaz sont en nette baisse après la flambée historique qui a suivi le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022.

Les prix du gaz sont tirés vers le bas par les conditions climatiques, la demande baissant « à mesure que le temps se réchauffe », comme l’expliquent les analystes d’Energi Danmark, cité par les médias spécialisés.

De nouvelles pertes sont attendues dans les prochains mois, selon les mêmes analystes. Les prix pourraient néanmoins remonter en cas de très fortes chaleurs qui augmenteraient la demande pour la climatisation.

Ce lundi 15 mai, le gaz TTF néerlandais, qui sert de référence pour le gaz européen, a enregistré son plus bas niveau depuis près de deux ans, à 31,65 euros le Kwh.

Il a néanmoins remonté en séance à 32,91 euros. Les pertes cumulées pour le gaz européen sont estimées à 57% depuis le début de l’année.

En 2022, peu après le début de l’offensive russe en Ukraine, les cours avaient enregistré un pic historique à 395 euros le Kwh. Les gains étaient substantiels pour les pays exportateurs après la période creuse de 2020 où les prix étaient descendus à 15 euros le Kwh à cause des restrictions liées à la crise sanitaire de Covid-19.

En 2022, l’Algérie a profité de la hausse des cours de l’or noir. Ses exportations d’hydrocarbures avaient bondi à 60 milliards de dollars de pétrole et de gaz, contre 35,4 milliards de dollars et seulement 20,2 milliards en 2020.

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