Économie

Export hors hydrocarbures : les opérateurs algériens face à de nombreux obstacles

L’Algérie ambitionne d’augmenter ses exportations hors hydrocarbures, mais de nombreuses contraintes se dressent sur le chemin des exportateurs algériens.

L’objectif affiché est très ambitieux et surtout stratégique. Il s’agit d’arriver à un équilibre entre les importations et les exportations hors hydrocarbures.

En 2024, l’Algérie prévoit d’importer pour un peu plus de 43 milliards de dollars, selon la Loi de finances pour cette année.

Cet objectif a été dévoilé lundi 22 janvier par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, devant la commission des finances et du budget de l’APN.

« Parmi les grandes lignes de la feuille de route pour 2024 figure la mise en place d’une politique du commerce extérieur qui se base sur une équation économique permettant de trouver un équilibre entre les importations et les exportations hors hydrocarbures, à travers la promotion et la diversification du produit national », a dit Tayeb Zitouni, selon le compte rendu de l’agence officielle APS.

Le gouvernement veut ainsi mettre l’économie algérienne à l’abri des soubresauts du marché mondial du pétrole. À chaque fois que les cours de l’or baissent, c’est l’économie algérienne qui se retrouve dans la difficulté du fait que l’essentiel des ressources en devises du pays proviennent de la vente des hydrocarbures.

Les exportations algériennes hors hydrocarbures ont fortement augmenté depuis 2020, passant de deux milliards de dollars à sept milliards de dollars en 2023.

Une performance jamais réalisée par l’économie algérienne qui n’arrivait pas à exporter plus de deux milliards de dollars de produits hors hydrocarbures.

Exportations hors hydrocarbures de l’Algérie : gros potentiel et beaucoup d’obstacles

Cette forte hausse montre que l’Algérie peut exporter d’autres produits hors que le pétrole et le gaz. Il y a un énorme potentiel en matière d’exportation hors hydrocarbures.

L’Algérie dispose en effet d’atouts considérables : proximité de l’Europe, des coûts de fret maritime base parce que les bateaux repartent souvent les containers vides et des coûts de production notamment l’énergie et la main d’œuvre restent bas

Mais en face de ce gros potentiel se dressent de nombreux obstacles parfois très difficiles à surmonter par les exportateurs algériens.

Pour équilibrer les importations avec les exportations hors hydrocarbures, c’est-à-dire, sans puiser dans la manne pétrolière, des mesures sont nécessaires pour rendre facile l’acte d’exporter.

Il s’agit de la réglementation de change qui pénalise l’acte de gestion des exportations en cas de non rapatriement des devises, de l’impossibilité d’établir des factures d’avoir pour compenser les avaries éventuelles ou remplacer les manquants aux clients étrangers, de l’interdiction d’avoir des bureaux de liaison à l’étranger pour les entreprises algériennes, de l’impossibilité de payer à partir d’Algérie les frais en devises de publicité à l’étranger qui est indispensable pour faire connaître ses produits, de l’interdiction d’avoir la vente en dépôt à l’étranger, du manque d’expérience des services portuaires et douanières dans les opérations d’export contrairement à l’import.

À ces contraintes s’ajoutent les difficultés pour les partenaires étrangers des entreprises d’obtenir un visa pour l’Algérie, des frais de mission dérisoire (moins de 100 euros par jour) accordés par la Banque d’Algérie aux cadres et commerciaux algériens en voyage d’affaires à l’étranger.

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