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Expulsions d’Algériens de France : l’extrême-droite revient à la charge

Expulsions d’Algériens de France : l’extrême-droite revient à la charge

Le débat sur la question avait précédé la grave crise entre l’Algérie et la France de septembre 2021. L’expulsion des immigrés en situation irrégulière en France revient sur le devant de la scène, avec la focalisation de l’extrême-droite sur les ressortissants algériens.

En septembre dernier, le gouvernement français avait annoncé la réduction de moitié des quotas de visas à octroyer aux ressortissants du Maghreb, expliquant la décision par sa volonté de forcer la main aux gouvernements des pays concernés pour qu’ils acceptent de reprendre leurs citoyens faisant l’objet d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français).

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Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait fait savoir que sur 7731 demandes de laissez-passer consulaires entre janvier et juillet de la même année, l’Algérie n’a délivré que 31 documents, ce qui a fait que le taux d’exécution des expulsions n’avait pas dépassé 0,02℅.

« Moussa (son deuxième prénom) Darmanin a bâti un gros mensonge. Il n’y a jamais eu 7.000 (clandestins algériens), c’est complètement faux », a rectifié le président Abdelmadjid Tebboune en octobre.

« La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés (…) Ils ne vont pas rentrer car ils sont liés au terrorisme. Ils sont venus de Syrie (…) Il y a des binationaux qui n’ont pas de famille ici », avait précisé le chef de l’État algérien.

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Entre-temps, le 30 septembre, le président Macron avait déclenché une grave crise avec l’Algérie en tenant des propos inédits sur son histoire et ses dirigeants, mais aussi sur cette question des visas et des expulsions.

« Arrêter de se prosterner devant l’Algérie »

Moins d’une année après, et alors que les relations entre les deux pays se réchauffent, le débat est relancé dans une France qui sort d’élections législatives marquées par une montée historique de l’extrême-droite.

Dans une interview parue samedi dans Le Monde, le même Gérald Darmanin a annoncé que tous les étrangers ayant commis des « actes graves » en France seront expulsés.

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L’annonce est interprétée comme un « clin d’oeil » au Rassemblement national, qui a pu remporter 89 sièges aux législatives.

« C’est un petit clin d’œil qu’il fait évidemment en notre direction, mais je ne suis pas dupe de cela. Ils ont fait cette promesse vingt fois. Avec Emmanuel Macron et Gérald Darmanin, tout le monde rentre, mais personne ne sort », a réagi Jordan Bardella, président par intérim du RN qui, visiblement, en veut plus et fait un point de fixation sur les Algériens.

Intervenant sur Franceinfo, Bardella a asséné qu’il faut que la France « arrête de se prosterner devant l’Algérie ».

« Il faut engager une discussion diplomatique et menacer, si l’Algérie ne souhaite pas reprendre ses spams et ses indésirables, c’est-à-dire ces délinquants et criminels étrangers, de couper l’aide au co-développement, les transferts de fonds et les rapatriements d’argent. Je peux vous assurer que si vous faites ça en un quart d’heure, vos délinquants sont dans l’avion », a-t-il ajouté.

« Doit-on accepter que l’Algérie envoie en France ses délinquants et criminels étrangers et que ces gens-là agressent et commettent des pillages et des viols ? », s’est interrogé le remplaçant de Marine Le Pen à la tête du Rassemblement national. Selon lui, la majorité des viols et autres agressions dans les transports en commun en région parisienne sont le fait d’étrangers.

Cette polémique rebondit alors que les relations algéro-françaises connaissent un réchauffement timide, après la grave crise de l’automne dernier. Une visite du président Emmanuel Macron est même prévue pour remettre sur rail les relations entre les deux pays.

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