Économie

Gaz : l’Algérie discute avec deux géants américains

L’Algérie, qui dispose de grandes réserves de gaz naturel, est fortement sollicitée pour augmenter ses livraisons à l’Europe et a grandement besoin de ressources pour financer son développement.

Tout cela concourt à faire de l’augmentation des volumes d’hydrocarbures une priorité absolue pour le gouvernement. 

Les négociations et conclusions de contrats avec les plus grandes firmes énergétiques étrangères sont régulièrement annoncées depuis une année.

Cette fois c’est avec les géants américains ExxonMobil et Chevron que les négociations sont sur le point d’aboutir pour l’exploration de gaz dans le Sahara algérien.

L’information est rapportée par le Wall Street Journal qui la tient de sources au courant des négociations et du ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab.

L’Algérie dispose d’un énorme potentiel de gaz naturel et de gaz de schiste. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, elle est sollicitée pour augmenter les flux de gaz vers l’Europe qui cherche à s’affranchir des livraisons russes.

Un accord important dans ce sens a été signé en avril 2022 avec l’Italie. En juillet dernier, un contrat de 4 milliards de dollars a été passé avec l’Italien ENIE, l’Américain Occidental et le Français Total pour le développement de champs gaziers destinés au renforcement de l’approvisionnement de l’Italie.

Avant même la nouvelle situation induite par la guerre en Ukraine, l’Algérie avait envisagé de renforcer ses capacités d’exploration, de production et de transport.

Le 24 février 2022, soit le jour même du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président Abdelmadjid Tebboune avait annoncé un programme d’investissement de 39 milliards de dollars sur quatre ans dans le secteur énergétique algérien.

En décembre, il a fait part de l’ambition de l’Algérie de doubler à terme les quantités de gaz exportées.

Discussions avancées entre l’Algérie et les américains Chevron et ExxonMobil

L’Algérie produit environ 100 milliards de mètres cubes par an de gaz, dont un peu plus de la moitié est destinée à couvrir une demande intérieure sans cesse croissante, et le reste est exporté, essentiellement par gazoducs.

Concrétiser l’ambition exprimée par le président de la République signifie la production au moins de 50 milliards de mètres cubes supplémentaires chaque année. Ce qui nécessite de gros investissements.

En février dernier, des médias internationaux, dont le même Wall Street Journal, avaient fait état de la relance de négociations entre la compagnie algérienne Sonatrach et la firme américaine Chevron, entamées en 2020. La major américaine avait dépêché une délégation à Alger, où elle a rencontré de nombreux responsables.

Les pourparlers engagés avec Chevron et ExxonMobil sont sur le point d’aboutir et des accords pourraient être conclus avant la fin de l’année en cours, rapporte le journal américain, citant les mêmes sources. « Je pousse Sonatrach, parce que nous devons augmenter nos volumes », a confirmé M. Arkab cité par le même média.

Les négociations portent sur l’exploration de gaz naturel et de gaz de schiste en Algérie. Selon différentes estimations, l’Algérie détient les troisièmes réserves au monde de ce gaz non conventionnel derrière l’Argentine et la Chine, outre 4.500 milliards de mètres cubes de réserves gaz conventionnel (chiffres de l’agence américaine EIA).

Dans ses dernières estimations publiées il y a une dizaine de jours, l’agence américaine d’information sur l’énergie EIA a indiqué que la production de gaz de l’Algérie s’est élevée en 2021 à 280 millions de mètres cubes par jour, soit son niveau le plus élevé depuis 1980, année du début de l’élaboration de ce genre de statistiques. Entre 2011 et 2021, la production de l’Algérie de gaz a augmenté de 23,4%, a ajouté l’agence gouvernementale américaine.

Cette dernière a dit s’attendre à l’augmentation des exportations algériennes grâce aux mises à niveau annoncées des infrastructures d’exportation.

Dans son bilan de 2022, Sonatrach a fait état de l’augmentation de sa production d’hydrocarbures (pétrole et gaz) de 185,2 millions de tonnes équivalent pétrole en 2021 à 188,6 millions TEP en 2022.

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