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Guerre à Gaza : des messages « menaçants » des Occidentaux au Liban

Lorsque le Moyen-Orient s’enrhume, c’est le Liban qui tousse. Frontalier d’Israël, le pays du cèdre n’en finit pas de subir de plein fouet les répercussions du conflit israélo-palestinien.

Comme les précédentes, la guerre en cours à Gaza depuis les attaques du 7 octobre est en train de déborder sur le Liban qui, de nouveau, fait face à une sérieuse menace de « destruction ».

Le mot est lâché par le Premier ministre libanais Najib Mikati qui dit que des messages « menaçants » lui ont été transmis par les Occidentaux.

Dans un entretien avec la chaîne de télévision américaine Al Hurra diffusé lundi 8 janvier, Mikati a révélé que les menaces proférées publiquement à l’égard du Liban par des responsables israéliens sont aussi insinuées par les délégations occidentales qu’il reçoit.

Le Liban, assure son Premier ministre, reste pourtant attaché à « l’exécution de toutes les résolutions internationales et à adhérer aux efforts diplomatiques » pour le règlement du conflit avec Israël, et veut une « paix et une stabilité durables » dans la région.

« Malheureusement, lorsque nous appelons à une solution diplomatique, nous recevons des messages de destruction », a regretté Mikati.

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre dernier, la situation s’est dégradée à la frontière entre Israël et le Liban avec des échanges de tirs de missiles entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne.

Bien que limités, ces affrontements risquent à tout moment de déborder sur un conflit généralisé qui embraserait toute la région, avec la probable entrée en guerre de l’Iran, allié du Hezbollah.

Les Israéliens ont directement menacé de bombarder et d’envahir le Liban si les actions du Hezbollah montent en cadence. « Le Hezbollah entraîne le Liban dans la guerre. Il commet des erreurs et ce sont les Libanais qui en payeront le prix. Ce que nous faisons à Gaza, nous pouvons le faire à Beyrouth », a déclaré le ministre de la Défense israélien Yoav Galant le 11 novembre dernier, alors que l’enclave palestinienne était réduite en ruines par les bombardements de l’armée israélienne et comptait déjà plusieurs milliers de morts parmi les civils.

Le spectre de la « destruction » plane sur le Liban

« Si le Hezbollah décide de déclencher une guerre totale, il transformera Beyrouth et le Sud-Liban en Gaza et Khan Younès », a insisté pour sa part le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le 7 décembre dernier.

Israël a franchi un grand pas vers l’escalade en bombardant, mardi 2 janvier, un bureau du Hamas palestinien au sud de Beyrouth, dans un fief du Hezbollah, tuant notamment le numéro 2 du bureau politique du Hamas, Salah Al Arouri.

Cette agression contre le territoire d’un État souverain n’a pas suscité une réaction ferme de l’Occident.

Les menaces israéliennes, répercutées indirectement par des diplomates occidentaux, sont prises très au sérieux et rappellent l’invasion du Liban par l’armée israélienne en 1982.

Afin de faire cesser les attaques à partir du territoire libanais de la résistance palestinienne, alors menée par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat, l’armée israélienne a envahi ce pays en juin 1982 et pris d’assaut les camps de réfugiés palestiniens.

Près de 80.000 soldats israéliens ont pris part à cette attaque qui a duré pendant tout l’été 1982 et été marquée par les horribles massacres des camps de Sabra et Chatila qui ont fait 3.500 morts.

La guerre s’est soldée par de lourdes conséquences pour le Liban, dans toute la partie sud est restée occupée par Israël qui ne l’évacuera qu’en 2006 sous la pression de la résistance du Hezbollah.

Le conflit israélo-palestinien est aussi derrière la guerre civile qui a déchiré le Liban pendant près de 15 ans (1975-1990). Déclenchée par les Phalanges chrétiennes soutenues par Israël, cette guerre a coûté au pays 250 000 morts et la destruction de la ville de Beyrouth.

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