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Hôpitaux dédiés aux urgences : est-ce une bonne idée ?

Hôpitaux dédiés aux urgences : est-ce une bonne idée ?

En Algérie, l’une des priorités du gouvernement en matière de santé est la réhabilitation des services d’urgences hospitalières du pays.

Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, n’a en effet cessé ces derniers mois de réitérer la nécessité d’améliorer la prise en charge et la qualité des services dans les structures d’urgences du pays.

Des hôpitaux dédiés exclusivement aux urgences

En visite à Oran, pour donner le coup d’envoi de la 19e édition des Jeux méditerranéens,  mais aussi pour l’inauguration de plusieurs projets relevant de différents secteurs, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a insisté, le jeudi 23 juin, sur la nécessité de créer, dans chaque grande ville du pays, des hôpitaux dédiés exclusivement aux services d’urgences.

« Une excellente idée, attendue depuis longtemps« , selon le Dr Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins.

« Que le président de la République puisse aller dans ce sens est tout à fait  positif. Mais il faut mettre en pratique cette idée. Il faut y aller maintenant. Il est impératif que les réalisations soient à la hauteur« , a-t-il dit dans une déclaration à TSA .

« Les urgences sont la vitrine de tout service hospitalier. En Algérie, il est clair que les urgences ont toujours été  le talon d’Achille et le point faible de notre système de santé. Créer des hôpitaux dédiés à l’urgence, qui seraient de véritables centres de tri vers des hôpitaux spécialisés, est un excellent programme« , a-t-il ajouté.

Le président de l’Ordre national des médecins a estimé « qu’il était temps d’organiser les urgences et l’accès aux soins« .

« Cela fait des dizaines d’années, que pour éviter l’engorgement des hôpitaux, on essaye, à travers tous les systèmes de santé public, de faciliter l’accès aux soins, que ce soit à travers l’AMG (l’Assistance médicale gratuite) ou les polycliniques. Mais ça ne marche pas. Les Algériens, quand ils ont un problème de pathologies, ils n’ont pas confiance dans les polycliniques et les systèmes périphériques, qui sont souvent dépourvus de matériel technique et de médecins spécialistes. Ils se dirigent donc vers les hôpitaux. Résultats des courses :  les urgences sont submergées. On se retrouve avec un éventail  de patients. Cela va de l’urgence absolue à une simple angine. Tout le monde embouteille les urgences« , a-t-il regretté.

Une situation qui fait que « souvent, les vraies urgences médico-chirurgicales sont générées par des malades qui ont de fausses urgences« , a-t-il déploré..

« Une course contre la montre se joue »

Pour le Dr Bekkat Berkani, l’une des priorités en ce qui concerne la réalisation de ces hôpitaux d’urgences est  de veiller à ce qu’ils soient facilement accessibles aux malades.

« Il faut que ces hôpitaux soient dans des endroits accessibles par véhicules, par bus, par ambulance et même par hélicoptère. Il faut que les malades puissent y accéder facilement. Pas comme à Mustapha  (CHU situé en plein Alger centre), ou à cause de la circulation, le patient, avant d’y arriver, a le temps de mourir trois fois » a-t-dit.

Le président de l’Ordre national des médecins. Insiste aussi sur la nécessité de réaliser ces hôpitaux d’urgence au plus vite.

« Aujourd’hui, les services d’urgences gênent le fonctionnement des hôpitaux. Ce sont des services complètement obsolètes par la surface, par le nombre de matériels et le nombre de médecins. Actuellement, c’est une course contre la montre qui se joue.  C’est la vie moderne qui la commande. L’urgence médicale, et surtout chirurgicale, doit être une véritable priorité pour nous.  Nous avons construit des stades en six mois. Il faudrait mettre tous les moyens pour que ces projets soient à la hauteur,  se réalisent au plus vite, et que ça ne dépasse pas les six mois aussi. Sinon, nous paierons les pots cassés« , a prévenu le président de l’Ordre national des médecins.

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