L’Union européenne a répondu ce lundi par la voix de Josep Borrell à l’Algérie sur la question relative aux investissements européens dans le pétrole et le gaz algériens.
En visite en Algérie dimanche et lundi, Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et vice-président de la Commission européenne, a donné une réponse claire sur la question.
À maintes reprises notamment l’éclatement de la guerre en Ukraine il y a plus d’une année, l’Algérie a conditionné la hausse de ses livraisons de gaz aux pays de l’Union européenne par l’engagement de ces derniers dans des investissements dans le secteur des hydrocarbures algérien pour augmenter la production et sécuriser les approvisionnements, en s’engageant sur des contrats à long terme.
« Nous disons : si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors ouvrez de nouveaux gisements avec nous », a lancé en juin dernier Mohamed Arkab dans un entretien au journal allemand Der Spiegel.
Le PDG de Sonatrach Tewfik Hakkar a réitéré cette condition à plusieurs reprises, alors que l’Union européenne cherchait des alternatives au gaz russe.
Ce lundi à Alger, Josep Borrell a répondu aux conditions posées par l’Algérie pour augmenter ses livraisons de gaz à l’Europe et aux appels à investir dans les projets de construction du gazoduc transsaharien destiné à transporter le gaz nigérian vers le Vieux continent en passant par le territoire algérien, et du gazoduc Galsi entre l’Algérie et l’Italie.
Gaz : l’Union européenne souligne la fiabilité de l’Algérie
Après avoir rappelé l’importance du marché européen pour le gaz algérien, Josep Borrell a évoqué le futur des relations énergétiques entre l’Algérie et l’Union européenne. Pour lui, l’avenir n’est pas le gaz et les énergies fossiles en général, mais dans les énergies renouvelables.
« Nous souhaitons développer cette relation ensemble avec l’Algérie, pas seulement pour le présent, pas seulement pour le gaz aujourd’hui, mais en regardant vers le futur, en privilégiant les investissements européens dans le secteur des énergies renouvelables », a déclaré Josep Borrell à l’issue de sa visite en Algérie. « C’est le futur. Ce futur là pour l’Algérie est très prometteur, puisque l’Algérie a un énorme potentiel dans le domaine des énergies renouvelables », a-t-il soutenu.
Josep Borrell s’est réjoui de la coopération énergétique entre l’Algérie et l’Union européenne, et a souligné la fiabilité de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie à l’Europe. « L’énergie est sans doute un domaine où nous avons un partenariat qui fonctionne bien », a-t-il dit.
Josep Borrell a ensuite souligné la dépendance de l’Algérie vis-à-vis du marché européen en matière d’exportation de gaz naturel. « [Environ] 90 % des exportations de gaz algérien partent vers l’Europe, et nous savons que nous pouvons compter sur l’Algérie, qui est un partenaire fiable et il l’a été dans des moments difficiles », a-t-il.