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Jean-Marie Le Pen : une haine anti-algérienne

Jean-Marie Le Pen : une haine anti-algérienne

Jean-Marie Le Pen aurait « sans doute » torturé en Algérie si on le lui avait demandé. C’est ce qu’il a déclaré cette semaine sur les ondes de RTL, une radio française. L’ancien parachutiste, qui a servi sur le sol algérien en 1956-1957, a l’aversion de l’Algérie indépendante, récusant le droit aux Algériens d’être libres.

L’indépendance de l’Algérie actée en 1962 a été vécue par le fondateur du Front national comme un violent revers. Une couleuvre qu’il ne semble toujours pas parvenir à avaler et qu’il nourrit de sa détestation pour l’Algérie. Cette récente déclaration en est un signe.

L’homme a été mainte fois accusé d’avoir lui-même torturé en Algérie, chose qu’il a toujours démentie, affirmant que tout cela est « du bidon ». Mais il n’y a jamais de fumée sans feu, dit-on. Et les soupçons planent encore, à la lumière d’un témoignage, celui de Mohamed Chérif Moulay, publié en 2002 par le journal Le Monde. L’homme raconte y avoir vu Le Pen participer à la torture de son père, dans leur maison située dans la Casbah, mais a surtout gardé de cette nuit de mars 1957 le couteau perdu par Jean-Marie Le Pen. « Un poignard des Jeunesses hitlériennes sur le fourreau duquel sont gravés ces mots : JM Le Pen, 1er REP (Régiment étranger de parachutistes) », écrivait le quotidien français.

Que l’armée française ait torturé en Algérie est un secret de polichinelle. Jean-Marie Le Pen le reconnaît dans le premier tome de ses Mémoires, qui sort ce jeudi 1er mars. « L’armée française a bien pratiqué la question pour obtenir des informations durant la bataille d’Alger », dit-il. Mais ne s’ensuivent ni regrets ni excuses. Au contraire, l’ancien engagé volontaire minimise la barbarie des tortures : « Y figuraient les coups, la gégène et la baignoire, mais nulle mutilation, rien qui touche à l’intégrité physique », prétend-il, tandis qu’en 1962, il légitimait déjà la pratique de la torture sur le sol algérien dans cette déclaration au journal Combat : « Nous avons torturé en Algérie parce qu’il fallait le faire. »

Nous ? Un lapsus révélateur peut-être ? « Le nous désigne l’armée française dont je suis solidaire, non pas moi et mes camarades, qui n’étions nullement chargés des interrogatoires spéciaux », se défend-il aujourd’hui.

Le Pen aurait donc approuvé le fait de torturer des Algériens. Car Jean-Marie Le Pen porte en lui la détestation de l’Algérie algérienne. La défaite lui reste entre la gorge comme cette mie de pain mal avalée qui finit par vous étouffer. Dans une ancienne interview télévisée, il avouait sans détour qu’il tenait la perte de l’Algérie française comme « un échec de sa génération », incriminant le général de Gaulle d’avoir « trahi » la France. Après près de soixante ans, Jean-Marie Le Pen ne démord toujours pas de la perte de l’Algérie française. Comme ce chien accroché à son os à mâcher.

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