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La France se passionne pour une poignée de main entre son président et Donald Trump

Une poignée de main jugée virile et musclée, entre Emmanuel Macron et Donald Trump, jeudi à Bruxelles, fait couler beaucoup d’encre en France. Lors de leur première rencontre, les deux Présidents se sont serré la main pendant environ six secondes, jusqu’à ce que Donald Trump desserre sa prise. Le Président français a mis quelques instants supplémentaires à lui lâcher la main.

Virile, rude, franche…

Un peu plus tard, le même jour, Donald Trump a tenté de rétablir son statut de mâle alpha en se saisissant de la main d’Emmanuel Macron dans une prise si forte que le Président français « a dû utiliser son deuxième bras pour se libérer ». Mais la première poignée de main avait déjà fait son effet.

Cette première poignée de main entre les deux Présidents a été largement et abondamment commentée par les médias français, avec les habituels renforts d’experts sur les plateaux des chaînes de télévision. Du côté de la presse américaine, le New York Times a estimé que Donald Trump avait trouvé dans le nouveau Président français un adversaire à la hauteur.  D’autres, comme le Washington Post, indiquent que le Président français avait été prévenu qu’il fallait se préparer aux poignées de main agressives du président Trump.

« Vous l’avez vue partout, la poignée de mains entre Macron et Trump, au sommet de l’OTAN. Virile, rude, franche, tout le dictionnaire des synonymes y est passé. Elle a été montrée sous toutes les phalanges, au ralenti, en plans fixes, avec indications de visionnage : regardez bien comment c’est Trump, pris à son jeu, terrassé, qui tente de dégager sa main de la terrible poignée En Marche !, une première fois sans succès, puis une seconde fois », résume le site Rue 89.

Ce dimanche, c’est Emmanuel Macron lui-même qui a commenté sa poignée de main avec Donald Trump. Le Président français a révélé au Journal du Dimanche (JDD) que cette poignée de main avait effectivement été soigneusement préparée. « Ma poignée de main avec lui, ce n’était pas innocent, ce n’est pas l’alpha et l’oméga d’une politique mais un moment de vérité », a-t-il dit.

 « Je ne laisse rien passer »

« Il faut montrer qu’on ne fera pas de petites concessions, même symboliques », a-t-il poursuivi. « Donald Trump, le président turc ou le président russe sont dans une logique de rapport de forces, ce qui ne me dérange pas. Je ne crois pas à la diplomatie de l’invective publique mais dans mes dialogues bilatéraux, je ne laisse rien passer, c’est comme cela qu’on se fait respecter », sans pour autant chercher à paraître arrogant, a-t-il expliqué.

La rencontre du président Macron avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays emprisonne depuis trois semaines le photographe français Mathias Depardon, avait suivi le même schéma : « J’ai parlé avec le Président turc de votre confrère emprisonné. La discussion a été franche, directe et virile », a-t-il confié au JDD. En conséquence de cette rencontre, explique Emmanuel Macron, « nous avons obtenu (samedi matin) l’accès consulaire pour Depardon. »

Au sujet de Vladimir Poutine, qu’il doit rencontrer lundi à Versailles, Emmanuel Macron a déclaré avoir « du respect pour la Russie ». « J’invite Vladimir Poutine dans le cadre d’une relation diplomatique de trois cents ans. J’aurai un dialogue exigeant avec lui et j’évoquerai tous les problèmes », a-t-il assuré.

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