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La nageuse algérienne Amel Melih, un porte-drapeau tout sourire 

Aux Jeux Olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août), le drapeau algérien sera porté par deux athlètes, le boxeur Mohamed Flissi et une nageuse issue de l’immigration, Amel Melih. Au total, 44 athlètes algériens représenteront le pays au rendez-vous mondial, dont 3 nageurs.

C’est la première fois que le Comité international olympique (CIO) autorise les pays participants à désigner deux portes-drapeau. Le choix de la championne d’Algérie et d’Afrique est à la fois un hommage aux femmes, à l’apport des jeunes issus de l’immigration au sport national, et à la jeune athlète.

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« Quel immense honneur et incroyable privilège d’avoir été désignée porte-drapeau de mon pays l’Algérie pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo. Je suis extrêmement fière et heureuse de porter notre drapeau lors du plus grand événement sportif existant, c’est pour moi un rêve de plus qui se concrétise », a-t-elle réagi sur Facebook.

Au cours de sa carrière, Amel Melih, 26 ans, a enchaîné les performances : triple championne d’Afrique en 2016 et une vingtaine de médailles de bronze et d’argent aux jeux africains et aux championnats d’Afrique depuis 2011.

Aller aux JO est donc une consécration logique pour la nageuse née et formée à Lyon (France). Ses chances de monter sur le podium olympique sont minces devant le gotha mondial de la discipline, mais une bonne participation est dans ses cordes.

En tout cas, elle y va avec le sourire. Contrairement à beaucoup d’athlètes algériens de haut niveau, quand elle s’exprime dans les médias ou sur les réseaux sociaux, ce n’est pas pour se plaindre des conditions de préparation ou autres. Elle exprime sa joie d’être là où elle est arrivée et ne se montre pas avare de conseils aux jeunes de son pays.

« Soyez-vous-mêmes, c’est le plus important, et le meilleur conseil que je pourrais vous donner, c’est de travailler dur (…), surtout de croire en vos rêves, ne laissez personne vous dire que c’est trop difficile où que vous n’y arriverez pas. Ayez confiance en vous et vous serez capables de grandes choses », disait-elle dans une émission de Canal Algérie où elle devait répondre à des questions posées par des écoliers.

« Un concentré de détermination »

La jeune femme sait de quoi elle parle. Elle est un exemple de détermination. Parallèlement à sa belle carrière sportive, elle poursuit des études de droit notarial avec autant de succès à l’université de Lyon III.

« Concilier sport de haut niveau et études n’est pas tâche facile, il faut être discipliné, organisé et méthodique », reconnait-elle.

Mais elle y arrive et elle n’hésite pas à dévoiler son secret : « Le sport de haut niveau c’est l’école de la vie, ça apporte beaucoup de valeurs, comme la confiance en soi, l’organisation, la détermination. Tout ça je le retranscris dans mes études et même au quotidien dans tout ce que je fais. J’ai toujours envie de m’améliorer, de faire mieux, de repousser mes limites. »

« Amel est un concentré de détermination et d’énergie, ce n’est pas étonnant qu’elle soit à ce niveau-là », confirme Gilles Carron, chargé de mission pour le sport de haut niveau à l’université de Lyon.

Sa détermination a permis à Amel de durer dans la discipline et de multiplier les performances. Il lui arrive d’améliorer dans l’après-midi un record battu dans la matinée. Comme le 2 mai dernier au meeting de Saint-Etienne, lorsqu’elle a amélioré son record d’Algérie de 50m nage libre avant de le battre de nouveau dans la même journée, remportant au passage la finale.

La nage pour la jeune Amel Melih est d’abord une affaire de famille. « On est quatre frères et sœurs, tous nageurs à plus ou moins haut niveau et la dernière de la famille, c’est elle qui grimpe le plus haut pour l’instant », dit son frère et coach Selim.

Le « plus haut », c’est sa participation aux championnats du monde petit bassin à Windsor (Canada) en 2016 où elle a amélioré ses performances, en attendant de faire mieux aux mondiaux de 2021, décalés à 2022 au Japon et pour lesquels elle est déjà qualifiée, et aux JO de cet été dans le même pays.

« Le jour où on a mis le pied sur le bord du bassin au Canada, c’était juste magique. Ça restera gravé toute ma vie », témoigne Selim. La sensation devrait être encore plus intense lorsque la jeune femme découvrira pour la première fois l’ambiance de la plus prestigieuse compétition sportive au monde. Ce sera dans quelques jours. En attendant, le sourire ne la quitte pas…

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