La plateforme WAR (Web Arts Resistances) arrive à Alger. De quoi s’agit-il ? « C’est une plateforme qui regroupe des reportages dont les thèmes sont des initiatives autour de l’art mais de la résistance aussi. On met en valeur des artistes, des comédiens et des écrivains qui dans leur travail font preuve d’engagement citoyen. Ils utilisent toutes les formes de l’art et du sport pour délivrer un message, s’engager et renforcer les liens sociaux dans les villes et les pays où ils habitent », a déclaré Nedjma Rondeleux, coordinatrice du projet WAR à Alger, lors d’une conférence de presse, mercredi 29 novembre, au siège d’Interface Médias, société éditrice de Maghreb Emergent et Radio M.
WAR a été lancé en mars 2017 par le site des cultures méditerranéennes Babelmed, qui existe depuis plus de dix ans, avec le soutien de la Fondation Anna Lindt et la Fondation de France. Radio M est le média partenaire de cette plateforme en Algérie.
Déjà cinq reportages ont été réalisés, entre autres, le street work out, sur l’ensemble féminin andalous algérien (créée en 2011 à Tlemcen), sur le photo-marathon d’Alger et sur le Reaper Sound Records (RSR), « premier label algérien indépendant de musique ». Les reportages sont signés Nedjma Rondeleux, Youcef Abba, Badra Hafiane et Méliza Baghdad. « Il faut noter que WAR est ouverte aux reportages multimédias vidéos, photos, son… bref, tous les médias disponibles. Babelmed a demandé à d’autres médias de rejoindre la plateforme avec du contenu. Chaque média produit des reportages qui sont partagés dans le même espace. La plateforme utilise l’anglais, l’italien et le français. Nous souhaitons que dans le future, nous pourrons produire du contenu en arabe le temps d’avoir les moyens nécessaires », a souligné Nedjma Rondeleux.
« Mieux vivre ensemble »
En plus de Radio M, six autres médias sont partenaires de WAR dont Inkyfada (Tunisie), OnOrient (France) et Mashala News (Liban). « Conflits, ethnicité de la pauvreté, rejet de l’Autre. Sommes-nous vraiment condamnés à la peur et à l’égoïsme ? C’est ce que semble nous signifier les représentations d’une humanité en détresse largement diffusées par les médias. Pourtant, à l’heure où triomphent les images de sociétés fracassées, des hommes et des femmes ont décidé de combattre l’âpreté du monde en investissant leurs énergies pour mieux vivre ensemble. C’est pour souligner le caractère pacifique, mais aussi la force de leur combat que la plateforme WAR assume volontiers son acronyme guerrier », est-il précisé sur le site de la plateforme.
Pour Nedjma Rondeleux, le choix de l’appellation WAR (guerre) est assumé. « C’est pour dire que la guerre se mène à un autre niveau, celui de la culture et de la résistance pacifique à travers la création artistique », a-t-elle précisé.
