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« La solution est d’importer des véhicules de moins de 5 ans »

« La solution est d’importer des véhicules de moins de 5 ans »

Le retour de l’Algérie à l’importation des véhicules neufs s’éternise. Le président de l’association de protection du consommateur (Apoce), Mustapha Zebdi, s’interroge sur les raisons de ce blocage et réitère sa proposition d’importer des véhicules de moins de 5 ans. Il explique les raison.

Neuf prétendants à l’activité d’importateur de véhicules neufs ont vu leurs dossiers rejetés par la commission technique du ministère de l’Industrie.

Quelle est votre interprétation ?

 Vous savez, le sujet de l’automobile est très suivi par une grande partie des Algériens qui attendent le moment pour acheter une voiture. D’autant plus qu’il n’y a plus de véhicules en vente depuis des années.

L’Apoce suit ce dossier avec un grand étonnement. Il est vrai qu’il y a eu certains cas de dépassement de délai (dépôt des dossiers par les candidats à l’importation), mais ce qui est inquiétant et ne rassure pas c’est que sur les 9 opérateurs qui ont soumis des demandes pour obtenir l’agrément de concessionnaire automobile, aucun d’entre eux n’a présenté un dossier conforme au cahier de charges.

Est-ce qu’on a vraiment des opérateurs à ce point incapables de respecter un cahier de charges ? D’un autre côté, nous entendons ces opérateurs dire qu’il y a des dépassements dans l’application de la réglementation, particulièrement dans la quantité de documents demandés et qui n’existent pas dans le cahier de charges. Donc, si ce n’est pas l’incompétence de ces opérateurs, le problème est-il lié à la bureaucratie ?

Pour le moment, chacun est en train d’avancer ses arguments, nous voudrions bien que les choses soient claires. Que se passe-t-il ? Nous l’avons déjà dit et nous insistons sur le fait que s’il y a un problème de devises au niveau du Trésor public, nous serons compréhensifs.

Nous serons même prêts à accompagner et à soutenir nos institutions. Mais faut qu’on le sache, qu’on nous le dise clairement. Cela nous permettra de penser aux alternatives. Notre demande est : où est la vérité ?

Qu’y a-t-il lieu de faire, d’après vous ?

Quoi qu’il en soit, 2021 est une année blanche, puisqu’il n’y aura pas d’importation de véhicules. Pour 2022, on voudrait bien savoir ce qu’il va se passer. En ce nous concerne et pour éviter toute cette polémique entre opérateurs et administration, nous allons dans le cadre du projet de la Loi de finances 2022 entamer des démarches auprès des députés de la nation pour modifier la Loi de finances 2019 qui institue la possibilité pour les particuliers d’importer des véhicules de moins de 3 ans.

De sorte que l’importation concerne les véhicules de moins de 5 ans au lieu de 3 ans. C’est la seule démarche qui nous reste. C’est la seule solution. Nous œuvrerons à sensibiliser le législateur algérien afin d’aller dans le sens de l’introduction d’un article dans le cahier de charges permettant aux particuliers d’acquérir des véhicules d’occasion.

Pourquoi spécifiquement les véhicules de moins de 5 ans ?

Tout d’abord, il faut signaler qu’il y a des véhicules actuellement en circulation en Algérie qui remontent à 20 années et plus. Pourquoi nous récusons la proposition des véhicules de moins de 3 ans ? Parce que, en général, les véhicules sous garantie coûtent cher (dans les pays de provenance).

Il faut donc prospecter du côté  des véhicules un peu plus anciens, jusqu’à moins de 5 ans. Pour ce qui est des véhicules de transport, un pays voisin comme la Tunisie importe des bus de moins de 10 ans. On peut se poser la question pourquoi ce choix ? En fait, un bus de 10 ans en Europe, bien, est beaucoup plus intéressant que les bus de moins d’une année qui circulent sur nos routes.

Pour résumer, les véhicules de moins de 3 ans sont chers pour ne pas dire inaccessibles à la majorité des Algériens. Les plus de 5 ans, on peut en trouver qui sont dans un état acceptable. En termes de prix également, ils sont accessibles. Côté entretien, ils sont parfois mieux que les véhicules de moins de 5 ans qui circulent en Algérie.

Peut-on dire que les Algériens doivent renoncer à leur rêve d’acquérir un véhicule neuf ?

Nous disons que tant que les pouvoirs publics ne se sont pas exprimés clairement qu’il n’y aura pas d’importations de véhicules ou qu’il n’y aura pas d’importation de voitures d’occasion par les particuliers, il faut rester optimiste. Le rêve est permis. Je pense que d’ici la fin de l’année, les choses seront plus claires surtout avec la Loi de finance 2022.

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