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La Sonelgaz efface une dette colossale de l’ES Sétif

La Sonelgaz efface une dette colossale de l’ES Sétif

L’argent public coule à flot dans le football algérien. Pour financer des clubs qui dépensent sans compter, l’État met la main à la poche, via les entreprises publiques.

Ainsi, le groupe Sonelgaz s’est emparé de l’ES Sétif, l’un des clubs les plus titrés d’Algérie et les plus endettés aussi.

Le rachat du club sétifien par le monopole public de l’électricité et du gaz n’obéit à aucune logique économique.

Le groupe Sonelgaz vit principalement des aides publiques puisqu’il vend l’électricité et le gaz à des prix subventionnés et l’ES Sétif vit aussi des aides de l’État. Aucun club algérien ne présente de situation comptable positive.

Ils utilisent tous l’argent de l’État, sous différentes formes, pour recruter des joueurs et des entraîneurs parfois étrangers, entretenir un train de vie largement au-dessus de leurs moyens avec des stages à l’étranger aux coûts exorbitants souvent pour des résultats inexistants.

L’ES Sétif par exemple a laissé une ardoise conséquente à son acquéreur. Le club a annoncé jeudi que ses dettes colossales de l’ordre de plus de 373 millions de dinars (37 milliards de centimes) ont été réglées d’une traite par le monopole public de l’électricité et du gaz.

Clubs de foot algériens : l’argent public coule à flots

Le club sétifien a donné les détails de ces dettes : plus de 98 millions de dinars ont été utilisés pour payer cinq entraîneurs étrangers qui ont défilé à la tête de l’Aigle Noir ces dernières années. Il s’agit des Tunisiens Nabil Kouki, Walid Benhacine, Karim Delhoum, du Serbe Darko Novitch et du Camerounais André Zanga.

Les arriérées de salaire de ces techniciens ont été réglées en devise, soit plus de 670.000 euros au cours officiel de la monnaie unique européenne. Pour les joueurs, le club sétifien a déboursé la somme de 274.540.530 dinars pour régler les salaries impayés de 29 joueurs.

Autrement dit, l’ES Sétif recrutait des joueurs et des entraîneurs étrangers alors que ses caisses étaient vides, ce qui interroge sur les règles de contrôle des clubs de football en Algérie.

Avec l’effacement de ses dettes par son nouveau propriétaire, l’ES Sétif évite des sanctions de la FIFA pour n’avoir pas payé les salaires des entraîneurs étrangers et celles de la FAF qui l’a placé sur la liste des clubs interdits de recruter pour la saison 2023-2024 à cause justement des salaires impayés des joueurs et des techniciens.

Reste à savoir si l’ES Sétif n’a pas d’autres dettes à éponger et si ces sommes colossales dépensées par le groupe Sonelgaz, qui est lui-même en difficulté, vont permettre à l’ES Sétif d’être rentable, de former des joueurs capables de jouer dans le haut niveau pour alimenter l’équipe nationale, qui reste dépendante des joueurs binationaux formés à l’étranger.

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