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« L’Algérie a affaire à l’Espagne, et non pas à l’UE » (source algérienne)

« L’Algérie a affaire à l’Espagne, et non pas à l’UE » (source algérienne)

L’Algérie est en crise avec l’Espagne depuis que cette dernière a effectué un revirement inattendu dans sa position vis-à-vis de la question sahraouie.

Le 18 mars dernier, le palais royal marocain a annoncé que le gouvernement de Pedro Sanchez a informé les autorités marocaines de sa décision d’appuyer le plan d’autonomie proposé par le Maroc.

| Lire aussi : « L’Espagne de Pedro Sanchez a perdu son âme » (haut responsable algérien)

Ce que Madrid a confirmé dans la même journée. En réaction, l’Algérie a annoncé le 19 avril avoir rappelé son ambassadeur en Espagne pour consultations.

En pleine tension mondiale sur le gaz, l’Algérie a privilégié l’Italie avec laquelle elle a signé un contrat portant augmentation des livraisons. Elle aurait aussi décidé de fermer son marché au bœuf espagnol, selon des sources médiatiques.

« Ceux qui parlent de colère passagère de l’Algérie, ne sont pas en phase avec la réalité », a indiqué le 18 avril l’Envoyé spécial algérien chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, qui réagissait à l’appel de Pedro Sanchez au retour de l’ambassadeur d’Algérie  à son poste.

Pour régler la crise qu’il a provoquée, le gouvernement de Madrid s’est tourné vers l’Union européenne, ont rapporté ces derniers jours plusieurs sources espagnoles.

« Le ministre des affaires étrangères d’Espagne demande à Josep Borrell (Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères) de l’aider à surmonter la crise avec l’Algérie. Il n’arrive pas à contacter Alger depuis que Madrid soutient Rabat au Sahara », a tweeté le journaliste espagnol spécialiste de la question du Sahara, Ignacio Cembrero.

Borell disqualifié par ses positions partisanes

« La crise est bilatérale et nous avons affaire à l’Espagne et non pas à l’Union Européenne », répond sèchement une source diplomatique algérienne. « Il ne faut pas se tromper de registre. Ceux qui assument directement la responsabilité de cette crise sont ceux qui doivent s’impliquer et s’investir pour la surmonter. Comme nous l’avions déjà indiqué, le retour à la normale des relations algéro-espagnoles est tributaire de l’application du droit international », indique la même source dans une déclaration à TSA ce dimanche 24 avril.

Il faut dire aussi que Madrid n’a pas frappé à la bonne porte. Josep Borrell, membre du parti socialiste espagnol de Pedro Sanchez, est disqualifié par les positions qu’il a eu à exprimer sur la question.

Dès le 21 mars, il a soutenu que la lettre envoyée par le gouvernement espagnol au Maroc ne contredit pas la position européenne.

Le 24 mars, il a réaffirmé à une chaîne de télévision espagnole que « la position de l’Espagne qui a opté pour le soutien de l’autonomie proposée par le Maroc s’inscrit toujours dans le cadre de l’ONU et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ».

« L’appui exprimé par le gouvernement de Pedro Sanchez à l’initiative marocaine est similaire à celui adopté par l’Allemagne et la France, et toutes ces positions répondent à la Charte de l’ONU qui plaide pour une solution négociée entre les parties concernées », a-t-il ajouté, précisant que « l’UE continue de préconiser la même approche, à savoir une solution négociée entre les parties ».

« Éthiquement et historiquement inadmissible »

Samedi, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a estimé que le revirement de l’Espagne sur la question sahraouie est « éthiquement et historiquement inadmissible ». Toutefois, le chef de l’Etat a tenu à faire la différence entre le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez et l’Etat espagnol.

« Nous devons faire la distinction entre le Gouvernement espagnol et l’Etat espagnol avec lequel nous avons des liens très forts. Nous exigeons l’application du droit international afin que les relations reviennent à la normale avec l’Espagne », a-t-il dit.

 

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