Les cours du pétrole ont connu une baisse significative au cours de la journée du jeudi 21 mars, le marché anticipant une hausse de la production à l’issue de la réunion imminente à Vienne de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires.

Le baril du Brent s’échangeait vers 11h du matin heure algérienne à 73,34 dollars sur le marché de Londres, en baisse de 1,4 dollars par rapport à son prix de clôture la veille mercredi. Le prix du baril « light sweet crude » (WTI) s’échangeait quant à lui à New York à 64,6 dollars, en baisse de 1,11 dollars par rapport à la même période.

« La réunion des pays producteurs de pétrole à Vienne semble s’acheminer vers un accord pour une future hausse de la production, maintenant les prix sous pression », a expliqué Fiona Cincotta, analyste à City Index. « Le ministre iranien du Pétrole a dit hier que l’Opep avait trop baissé sa production ces derniers mois et devrait de nouveau se conformer davantage aux objectifs convenus », lors de l’accord de 2016, ouvrant la porte à une hausse de la production, ont ajouté les analystes de Commerzbank.

L’Iran faisait auparavant partie aux côtés de l’Algérie des pays ayant exprimé leur ferme opposition à toute hausse du plafond de production du cartel international. L’annonce de l’Iran a amorcé la baisse actuelle des cours du pétrole, qui s’est encore plus accentuée lorsque le ministre de l’Energie de l’Arabie saoudite, Khaled al-Faleh, a évoqué une augmentation éventuelle à « un millions de barils » journaliers.

Les chiffres de l’augmentation avancés par les analystes évoquent plutôt un relèvement du plafond de l’ordre de 600 à 800 000 barils journaliers.

Les membres de l’Opep et leurs partenaires, notamment la Russie, sont réunis à Vienne pour décider ces vendredi et samedi de la suite à donner à leur accord conclu en 2016 et prévu jusqu’à la fin de l’année. L’accord visait à limiter la production afin de rééquilibrer les prix, un objectif jugé plutôt réussi par les commentateurs.

Intervenant durant un séminaire de l’Opep ce jeudi, le ministre de l’Energie Mustapha Guitouni a appelé à « éviter d’affaiblir le résultat des efforts passés ». Pour le ministre algérien, « une attention urgente » doit être portée aux investissements pétroliers sans quoi « l’équilibre du marché pourrait s’avérer être des plus précaires ».

Deux tendances semblaient s’affronter jusqu’à ce mercredi au sein de l’Opep. D’un côté, un groupe mené par l’Arabie saoudite et la Russie, favorables à une augmentation de la production. De l’autre, des pays regroupant l’Iran, le Venezuela, l’Algérie ou encore l’Irak qui appellent (ou appelaient dans le cas de l’Iran) à un prolongement de l’accord, faute d’avoir les capacités pour extraire plus de pétrole.

Le prix de baril de Brent s’échangeait à 73.057 ce jeudi à 15h heure algérienne.