Politique

Le gouvernement réclame sa dissolution : RAJ face à son destin

L’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), activant légalement depuis 28 ans, risque la dissolution judiciaire. La justice devrait statuer ce mercredi 29 septembre sur la requête déposée par le ministère de l’Intérieur en mai dernier, réclamant la dissolution de l’association.

Il est reproché au RAJ ses activités « en violation de la loi 12/06 régissant les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans les statuts de l’association », a indiqué l’association dans un communiqué rendu public ce dimanche 26 septembre et signé de son président Abdelouahab Fersaoui.

Le RAJ rétorque que ces accusations sont « basées essentiellement sur les activités publiques de l’association durant le Hirak », des activités qu’il considère « compatibles pleinement avec ses objectifs et son mandat d’association de jeunes activant pour la citoyenneté et la promotion de l’implication des jeunes à la gestion de la cité », rappelant qu’il s’est impliqué dans le mouvement populaire « au côté de millions de citoyens-es et des organisations de la société civile en tant que force de proposition, de rassemblement et de médiation ».

Avant d’en arriver à cette procédure de dissolution judiciaire, 11 membres du collectif ont fait l’objet de poursuites judiciaires, dont 9 ont été incarcérés ou placés sous contrôle judiciaire. Abdelouahab Fersaoui a été arrêté le 10 octobre 2019 et placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach.

En avril 2020, il a été condamné en première instance à un an de prison ferme. Une peine qui été réduite de moitié en appel en mai de la même année, ce qui lui a permis de sortir de prison.

« Il est inconcevable de voire une association comme RAJ, qui a tant donné pour la jeunesse, poursuivie en justice pour ses activités, ses positions et son engagement pacifique et actif aux côtés du peuple », dénonce l’association dans son communiqué, y voyant « une régression et une menace sérieuse pour les acquis démocratiques d’octobre 88 ».

Et « une tentation de faire taire toute voix discordante et toute expression libre et autonome ».

« Nul ne pourra dire « je ne savais pas ». Ceci est une bataille qui nous concerne, qui vous concerne, qui nous concerne toutes et tous en Algérie et en dehors », a réagi pour sa part Addad Hakim, membre du collectif.

La Ligue algérienne pour la Défense des droits de l’Homme (LADDH) a aussi fait part de sa solidarité. « La LADDH Solidaire avec RAJ, Association de jeunes menacée de dissolution. La liberté d’association n’est pas un crime, la jeunesse n’est pas un danger, mais une opportunité pour le pays », a indiqué Saïd Salhi, vice-président de la ligue, ce dimanche sur la page Facebook de cette ONG.

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