Économie

Le marché de l’automobile en Algérie impacté par les tensions en mer Rouge

Première conséquence directe sur l’Algérie des tensions en mer Rouge. Selon un haut responsable du ministère de l’Industrie, au moins un importateur de véhicules n’a pas pu exécuter son programme d’importation pour le mois de janvier en cours à cause des entraves à la navigation maritime dans cette zone cruciale d’où transite 12 % du commerce mondial.

Mokdad Aggoune, directeur de l’intelligence économique et chargé du suivi technique du dossier automobile au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, était de passage, ce lundi 22 janvier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio algérienne.

Interrogé sur l’état d’exécution des importations de véhicules pour satisfaire la forte demande du marché algérien, ce responsable a indiqué que des cargaisons de véhicules ont commencé à entrer sur le marché algérien en décembre dernier.

Elles ont été importées par les concessionnaires des marques FIAT, Chery, Opel et JAC. L’importation des voitures de la marque chinoise Geely devait commencer le 4 janvier, mais elle a été reportée jusqu’en février à cause des « circonstances » du transport maritime en mer Rouge, a-t-il révélé.

En soutien à Gaza, les Houthis du Yémen attaquent depuis le 18 novembre en mer Rouge et dans le golfe d’Aden les navires ayant un lien avec Israël. Malgré la mise en place d’une force multinationale dirigée par les États-Unis et les frappes américano-britanniques contre les Houthis au Yémen, de nombreuses compagnies mondiales ont suspendu leurs activités dans cette zone par où transitent 12 % du commerce international.

Le long détour par le cap de Bonne Espérance, à la pointe Sud de l’Afrique, induit des retards de livraison et des surcoûts.

Automobile : l’approvisionnement du marché algérien impacté par la situation en mer Rouge

Le responsable du ministère de l’Industrie prévoit que le marché algérien de l’automobile connaîtra une autre dynamique à partir du deuxième semestre de l’année en cours, et ce, grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics, notamment les facilités accordées aux opérateurs activant dans l’importation et dans la production de véhicules.

M. Aggoune a indiqué que les services du ministère de l’Industrie ont octroyé 44 agréments aux importateurs de véhicules de différentes marques, dont 24 ont obtenu l’autorisation du ministère du Commerce, donc qui peuvent entamer les opérations d’importations. Ces 24 opérateurs devaient importer au 31 décembre 2023 un total de 180.000 véhicules (touristiques et utilitaires) pour une facture globale de 1,9 milliard de dollars.

Selon des estimations de professionnels, dont Hassan Khelifati, PDG d’Alliance Assurances, il manque au parc automobile algérien environ 1,2 million de véhicules à cause du blocage des importations ces dernières années, le vieillissement des voitures et les accidents de la route.

Il faudrait des importations de 400.000 véhicules par an pendant trois années pour combler le déficit, sans compter les besoins annuels du marché.

Mokdad Aggoune n’a pas fourni de chiffre concernant les quantités réelles importées jusqu’à fin décembre, indiquant que ses services sont en train de dresser un bilan qui devrait être prêt dans « une ou deux semaines ».

Concernant les importateurs qui n’ont pas exécuté leurs quotas d’importation, les services du ministère écouteront leurs « justifications » et leur appliqueront éventuellement les dispositions prévues dans le cahier des charges, a indiqué Mokdad Aggoune.

« Il y a une forte demande, une offre faible et les prix sont élevés. Notre objectif est de contribuer à la baisse des prix » des voitures, a-t-il expliqué, prévoyant une nette amélioration de la situation à partir du deuxième semestre 2024 avec l’apport des importateurs qui n’ont pas pu jusque-là exécuter leurs engagements ainsi que l’entrée de nouvelles marques agréées comme KIA, Toyota, Citroën…

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