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Le Maroc sollicite le FMI pour faire face à ses difficultés financières

Déjà très endetté, le Maroc s’endette encore. Le royaume confirme ses difficultés financières en ayant recours au Fonds monétaire international (FMI).

Selon un communiqué de cette institution, le Maroc a sollicité officiellement une ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars.

La demande a été examinée lundi 6 février par le Conseil d’administration du FMI qui doit rendre sa décision dans les prochaines semaines. La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, devrait recommander l’approbation de la ligne de crédit sollicitée par le Maroc, indique le communiqué.

Le Maroc vient tout juste de quitter la liste des pays soumis à une surveillance accrue par l’organisation de lutte contre le blanchiment GAFI (groupe d’action financière), souligne l’AFP. En restant dans la liste, il ne pouvait pas prétendre à un tel financement du FMI.

La ligne de crédit sollicitée est destinée à prémunir le royaume, qui compte parmi les pays les plus endettés d’Afrique, d’éventuels chocs extérieurs.

Ce recours au FMI est un signe supplémentaire de la situation économique difficile que vit le Maroc. Alors que le roi Mohammed VI, malade, a réduit au strict minimum ses apparitions publiques, le front social est en ébullition depuis plusieurs mois, avec des manifestations sporadiques dans tout le royaume qui subit de plein fouet les retombées de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine.

Le Maroc, l’un des pays les plus endettés d’Afrique

La principale conséquence de la crise est la flambée sans précédent des prix de certains produits de consommation. Les prix des carburants et les produits alimentaires (16,8% sur un an) notamment ont connu des hausses vertigineuses, contribuant à la dégradation d’une situation sociale déjà très précaire pour de larges franges de la population marocaine.

Parmi les pays les plus endettés d’Afrique avec un stock de la dette extérieure de 65,41 milliards de dollars en 2021 (rapport de la Banque sur la dette extérieure en 2022), le Maroc enregistre un ralentissement de la croissance et un creusement du déficit budgétaire et de la balance commerciale.

Ce dernier s’est élevé en 2022 à 31 milliards de dollars, soit 24% du PIB, souligne l’économiste Najib Akesbi. L’Etat s’endette pour combler ces déficits « abyssaux », explique-t-il, ajoutant que le recours à l’endettement extérieur est le signe qu’il n’arrivait pas à trouver des financements en interne.

Le royaume a multiplié les emprunts ces dernières années. La ligne de crédit sollicitée fait suite à une autre obtenue il y a quelques années, toujours auprès du FMI, dite Ligne de précaution et de liquidité.

Ce qui aggrave l’endettement du Maroc et fait naître des interrogations sur la gestion de ces crédits. Le même économiste marocain, cité par l’AFP, s’inquiète de l’ « opacité » qui entoure le coût, le remboursement et les conditions d’accès à la nouvelle ligne de crédit demandée.

Le royaume a multiplié les emprunts ces dernières années. La ligne de crédit sollicitée fait suite à une autre obtenue il y a quelques années, toujours auprès du FMI, dite Ligne de précaution et de liquidité.

La Tunisie, l’autre pays maghrébin en grande difficulté économique, n’a visiblement pas les mêmes facilités d’accès aux crédits.

Alors que le FMI tarde à débloquer une ligne de crédit de 1,7 milliards de dollars pourtant accordée en octobre dernier, la Banque mondiale a annoncé cette semaine la suspension du partenariat avec la Tunisie suite aux propos controversés du président Kais Saied sur les migrants subsahariens.

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