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Le père de Zidane révèle de nouvelles facettes de sa vie hors du commun

L’histoire du père de Zinedine Zidane, on ne se lasse pas de l’entendre. À chaque fois qu’il se confie aux médias, Smail Zidane révèle un autre pan de sa personnalité, raconte une autre épreuve et livre une nouvelle leçon de vie. Cette fois, c’est le journal français La Provence qui a retracé le parcours exceptionnel de cet homme de 89 ans.

On ne peut pas dresser le portrait de Smail Zidane sans retracer les grandes étapes de sa vie, que tout le monde connaît du reste. Naissance à Aguemoune à Béjaia, en Algérie, en 1935, enfance difficile dans une famille nombreuse et pauvre, départ pour la France à 17 ans, travail dans les chantiers de Saint-Denis…

On savait aussi que le jeune homme allait rentrer en Algérie à l’indépendance mais le destin en a voulu autrement. Une panne de bateau l’a fait attendre trois jours à Marseille pendant lesquels il rencontre celle qui sera la mère de ses enfants. Zinedine Zidane naîtra dix ans plus tard.

La Provence a rencontré le vieux Smail au Z5, le centre sportif de la famille Zidane à Aix-en-Provence, dans le sud de la France. Il a tenu à ce qu’Alain Lepeu soit présent. C’est l’homme qui a fait éclore le talent de l’enfant Zinedine Zidane, qu’on appelait encore Yazid.

C’est lui qui a su mener le gamin « avec des pieds en or », d’un tout petit club, Sep­tèmes-les-Val­lons, jusqu’au haut niveau. L’homme admire le joueur bien sûr, mais surtout son père.

« Des hommes comme lui, je n’en ai jamais rencontré d’autres dans ma vie », dit-il. El lorsque Smail Zidane tente de lui rendre hommage pour tout ce qu’il a fait pour son fils, Lepeu lui rappelle que tout le mérite est avant tout pour lui. « Si Yazid a un talent absolument hors normes, sa réussite est surtout le fruit des valeurs qu’il a reçues », témoigne son mentor.

L’occasion de rappeler cette anecdote qui en dit long sur cette personnalité hors normes. En 1989, Zinedine Zidane, alors joueur de Cannes, devait disputer son premier match au Vélodrome, face à l’OM.

Si tous les pères du monde ne rateraient pour rien un tel événement, Smail Zidane n’a pas daigné solliciter un congé. Le travail c’est le travail. Il est sorti comme d’habitude à 21 heures et est arrivé au stade bien après le début du match.

On comprend mieux une telle sacralisation du travail quand on connaît par où l’homme est passé et d’où il est venu, pour travailler justement.

Smail Zidane : une vie d’épreuves et de valeurs

Le jour du départ de son fils pour le centre de formation lui a rappelé son propre départ de Kabylie en 1953 pour aller chercher du travail en France, les larmes de sa mère, le voyage dans la cale du bateau, faute d’argent pour se payer une place plus confortable…

Les valeurs, Smail Zidane les tient de l’éducation rude qu’il a reçue dans les montagnes de Béjaïa et les innombrables épreuves qu’il a traversées.

Malgré le poids des ans, il n’a rien oublié et peut encore tout raconter dans le moindre détail. Sa famille nombreuse, six frères et sœurs, le « jardin sommaire », « les maigres récoltes », « le kanoun qui réchauffait ses pieds au plus froid de l’hiver », « les contes kabyles », « la faim, la vraie », « le froid mordant », « la petite maison de deux pièces », l’une pour la famille et « l’autre pour les animaux ».

Smail Zidane se souvient aussi du jour où il a dû quitter l’école qu’il a fréquentée pendant huit mois seulement, pour pouvoir aider ses parents.

La France n’est pas en fait le premier exil du jeune Smail. À 15 ans, il a dû travailler dans les fermes des colons dans la région d’Alger. En récoltant des pommes de terre, il a marché sur un tesson de verre.

La blessure, mal soignée, l’a cloué au lit pendant 11 mois pendant lesquels il n’a presque rien mangé. Il est tombé quatre fois dans le coma et à chaque fois, sa mère sortait dehors et « pleurait pour alerter le village ».

« Un jour, c’était en octobre, ma mère qui devait s’occuper du jardin m’a porté et m’a posé près des olives qui séchaient au soleil. Il n’en restait que la peau fripée et l’huile, j’en ai porté une à ma bouche. Elle n’était pas amère, alors j’en ai mangé deux, trois. Et je ne me suis plus arrêté », se souvient-il.

Voilà pourquoi Smail Zidane est resté lui-même, ne s’est jamais détaché de la Kabylie et de l’Algérie et ne peut pas rester insensible à la détresse des autres. « Je pense beau­coup aux en­fants qui n’ont plus de parents, aux personnes handicapées. Je leur rends visite », dit-il.

Et s’il parle tant de son parcours, ce n’est pas pour raconter sa vie d’homme mais pour « donner à connaître celle de milliers d’autres qui ont quitté leur terre pour que leur famille vive ».

Ces épreuves ont fait naître en lui des passions. Comme l’écriture qu’il s’est mis à apprendre dès son arrivée en France à 17 ans. Ou encore les arbres. Quand il entre au Z5, il ne manque pas de saluer les figuier et oliviers qui bordent le centre. Dans son village en Kabylie, Smail Zidane en a planté 200…

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