Économie

Le pétrole lesté par l’Opep et les tensions entre Washington et Pékin

Le prix du pétrole a perdu du terrain lundi après l’accord de principe conclu entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires pour augmenter leur production d’or noir et le regain d’hostilités commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 74,73 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 82 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance a lâché 50 cents pour clôturer à 68,08 dollars.

Les prix du Brent et du WTI avaient bondi respectivement de 3,4% et 4,6% vendredi alors que le cartel s’était mis d’accord sur le principe d’une augmentation de sa production, un engagement validé samedi par ses partenaires, dont la Russie.

Ce groupe de 24 pays, qui assure plus de 50% des exportations mondiales, entend remplir collectivement « à 100% » les quotas de production qu’il avait décidés fin 2016 mais qui ne sont pas atteints en pratique.

Selon l’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep, et la Russie, cela pourrait représenter une hausse d’environ « un million de barils par jour ».

Ce chiffre est un peu moins élevé que ce à quoi s’attendaient les observateurs, ce qui avait fait grimper les cours vendredi.

Mais lundi, « le marché réalise que l’offre de pétrole sur le marché mondial devrait vraiment augmenter », a souligné Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

La Russie et l’Arabie saoudite ont notamment insisté samedi sur le fait que les pays pouvant augmenter leurs extractions compenseraient celles de leurs partenaires peinant à atteindre leurs quotas, comme le Venezuela.

Le marché du pétrole était aussi lundi « sous la pression des inquiétudes croissantes liées aux tensions entre Washington et la Chine, qui a fait trébucher les marchés actions et éveille la crainte d’un ralentissement de l’économie mondiale pouvant freiner la demande en brut », a souligné M. Lipow.

Le baril de WTI a toutefois limité ses pertes en raison des « inquiétudes de perturbations de la production canadienne », a remarqué Phil Flynn, de Price Futures Group.

La production de la mine de sables bitumineux Syncrude a été interrompue il y a quelques jours du fait d’une panne électrique. Elle ne devrait pas reprendre avant fin juillet.

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