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Le raï, chant populaire d’Algérie, inscrit au patrimoine de l’humanité

Le raï, chant populaire d’Algérie, inscrit au patrimoine de l’humanité

Le débat à propos de la paternité du raï est clos. L’Unesco vient de trancher à propos du dossier de classement de ce genre musical introduit par l’Algérie.

Le raï, comme de nombreux éléments de son patrimoine culturel, était contesté à l’Algérie par le Maroc qui en revendiquait la paternité.

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Ironie de l’histoire, c’est sur le territoire marocain que l’organisation onusienne pour l’éducation et la culture a remis les choses à leur endroit.

Réuni en session annuelle à Rabat, le Comité intergouvernemental de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a officiellement inscrit au patrimoine de l’humanité le raï comme musique populaire algérienne.

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« Nouvelle inscription à la liste du patrimoine intangible : le raï, musique populaire et folklorique d’Algérie. Félicitations ! », a tweeté l’organisation mondiale ce jeudi 1er décembre.

La session du comité intergouvernemental se tient depuis lundi 28 novembre à Rabat. La cérémonie d’ouverture a été présidée par la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, fille d’André Azoulay, conseiller du roi Mohamed VI.

Dans un message lu en son nom, le souverain marocain a annoncé la création d’une instance pour la préservation du patrimoine national qui, selon lui, fait face à « des tentatives d’accaparement et de détournement ».

Pour de nombreux observateurs, ces propos visaient l’Algérie. Le Maroc a toujours tenté de s’accaparer non seulement le patrimoine maghrébin commun, comme le couscous et plus récemment le zellige, mais aussi des éléments reconnus comme étant exclusivement algériens, comme les bijoux kabyles et la musique raï.

Le raï, « chant populaire d’Algérie »

Cette dernière est née dans les zones rurales de l’ouest algérien, dans un rectangle compris entre Sidi Bel Abbes, Tiaret, Mostaganem et Relizane. Il a atteint sa forme actuelle et l’universalité dans les années 1980 et 1990 grâce à la vague des « chebs », Khaled, Mami et les autres.

Le raï est arrivé au Maroc non pas grâce à la proximité géographique comme on pourrait le penser, mais via les Marocains établis en Europe où ils forment en quelque sorte la même communauté culturelle avec les autres émigrés maghrébins.

Le Maroc s’est alors mis à organiser des festivals du raï sur son territoire, invitant régulièrement les stars mondiales de ce genre musical qui sont toutes algériennes. Les Marocains ont tenté de s’approprier cette musique à cause de son succès, notamment financier, expliquait en janvier dernier à l’APS, Farid Kherbouche, directeur du Centre national de Recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH).

C’est en 2016 que l’Algérie a déposé un dossier pour l’inscription du raï au patrimoine immatériel mondial comme genre musical populaire algérien.

En décembre 2020, c’est le couscous qui a été inscrit comme patrimoine maghrébin. Le dossier était porté par l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie.

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