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Législatives : la 1e semaine de campagne électorale en 5 points

Législatives : la 1e semaine de campagne électorale en 5 points

Des sigles de partis sortis de nulle part, des déclarations à l’emporte-pièce, des salles vides, des polémiques inutiles :  la première semaine de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin, qui a démarré le 20 mai, ne suscite pas l’intérêt d’une majeure partie de la population algérienne.

Désaffection générale, salles dégarnies

Ce rendez-vous électoral est le troisième du genre depuis le soulèvement populaire du 22 février, si l’on excepte l’élection présidentielle d’avril 2019 qui a été avortée à l’origine du déclenchement du Hirak le 22 février de la même année.

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D’abord, l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, qui a été boycottée par une large partie des Algériens. Ce fut ensuite le référendum sur la réforme constitutionnelle du 1er novembre 2020 qui avait connu le même sort.

Les législatives anticipées du 12 juin prochain complètent la feuille de route tracé par le pouvoir après l’annulation de la présidentielle d’avril 2019, suite à la démission du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression de la rue.

Depuis le début de la campagne électorale pour le scrutin du 12 juin, les candidats peinent à attirer les grandes foules ou à capter l’intérêt des Algériens.

Les meetings électoraux se tiennent dans des salles dégarnies, signe de la désaffection pour ce scrutin. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre un candidat en train de discourir avec un rare aplomb devant des sièges complètement vides, hormis deux personnes assises à la première rangée.

Par ailleurs, les panneaux d’affichage installés un peu partout sont pour la plupart non pourvus d’affiches électorales. Le phénomène des candidates sans visages sur les affiches est une autre caractéristique de cette campagne.

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Dérapages verbaux

À défaut d’un programme électoral, les candidats aux sièges de députés à l’Assemblée populaires nationale multiplient les bourdes et les sorties guignolesques.

Les dérapages verbaux commis par certains candidats ont renforcé l’idée que cette élection n’est qu’un autre banal épisode électoral parmi d’autres.

La sortie du président du Front de la bonne gouvernance (FBG), Aissa Belhadi, a d’ailleurs fait scandale après que ce dernier eut traité les femmes candidates de son parti de « fraises sélectionnées ».

Le SG du RND, Tayeb Zitouni, a qualifié les milliers de Hirakistes de « poignée » avant de fendre une statistique qui ne se fonde sur aucun sondage : « 99 % sont pour les élections ».

Le SG du FLN s’est fendu dans une longue et complexe explication religieuse pour vanter l’attribution du numéro 7 à son parti.

Pour les problèmes qui affectent les Algériens comme la baisse du pouvoir d’achat, les coupures d’eau, le chômage et la crise économiques, ils sont relégués au second plan.

Populisme et surenchère politique

Derrière le discours électoral se cache souvent une surenchère politique aux accents populistes. Les promesses les plus farfelues sont avancées par les candidats qui peinent à se faire entendre. Les débats contradictoires sont absents, et les messages envoyés des candidats sont inaudibles.

Quelques chefs de partis réputés pour leur sens de la provocation ont tenté d’attirer les regards. Comme le président du parti islamiste Al Binaa, Abdelkader Bengrina, a lui appelé lors d’un meeting électoral à la suppression des écoles privées dont l’enseignement est en français.

Bengrina a même attaqué un responsable au ministre de l’Enseignement supérieur, qu’il a accusé de favoritisme dans l’octroi des bourses pour les étudiants à l’étranger.

Alors que les Hirakistes rejettent sur le fond et dans la forme ce qu’ils désignent comme « une mascarade électorale », le président de l’ANR, Belkacem Sahli, a invité ces derniers à investir sur « l’élan démocratique » né du mouvement du 22 février 2019 pour participer à ces élections.

La question palestinienne comme thème de campagne

Lors des différents meetings, la question palestinienne a souvent été présente dans les discours des chefs de partis en lice. Ainsi, le SG du RND, Tayeb Zitouni, a affirmé lors d’un meeting que si les militants du parti étaient invités à aller combattre à Gaza, ils n’hésiteraient pas une seule seconde. Des propos qui ont été largement moqués sur les réseaux sociaux. Le président du MSP a dit la même chose.

Covid-19 : les règles sanitaires foulées aux pieds

Alors que la campagne pour les législatives intervient en pleine pandémie de covid-19, les candidats en lice ont allègrement foulé aux pieds les règles sanitaires pourtant consignées dans le protocole sanitaire.

Il a été donné de voir rassemblements sans la moindre distanciation physique avec des bousculades et une promiscuité qui interroge sur la conscience qu’ont les candidats et leurs sympathisants de la situation sanitaire qui demeure encore fragile malgré la stabilité qui la caractérise.

Des spécialistes de la santé ont tenu sur TSA à rappeler à l’ordre les différents candidats afin de respecter scrupuleusement les mesures sanitaires durant leurs réunions électorales.

Certains meetings électoraux se sont transformés en véritables concerts de musique et de danse.

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