Politique

Législatives : retour de l’ex-Alliance présidentielle de Bouteflika ?

Des élections législatives anticipées se sont déroulées samedi 12 juin en Algérie. Les Algériens étaient appelés aux urnes pour élire les nouveaux députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), avant-dernière étape du processus de mise en place de nouvelles institutions entamé avec la présidentielle de décembre 2019.

Quarante-huit heures après la fermeture des bureaux de vote, l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) n’a communiqué ni le taux de participation, ni les résultats provisoires du scrutin. Un silence qui laisse la place à la spéculation. On parle même du retour des symboles du Bouteflikisme et de la victoire du trio FLN-RND-MSP, qui rappelle aux Algériens l’ex-Alliance présidentielle de Bouteflika. Le parti islamiste avait quitté cette Alliance en 2012, après y avoir siégé pendant huit ans.

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Dimanche, le MSP a revendiqué la victoire dans la majorité des wilayas et à l’étranger, avant d’être recadré sèchement par l’ANIE. Le parti islamiste n’a pas répondu au gendarme des élections. Il a décidé de ne plus de commentaires avant l’annonce des résultats.

« Nous attendons toujours les résultats définitifs. Nous n’avons aucun commentaire avant l’annonce des résultats. C’est une décision collective au sein du parti », a affirmé dans une déclaration à TSA, Nacer Hamdadouche, le porte-parole du parti, joint par téléphone ce lundi en fin d’après-midi.

Ainsi, le parti islamiste opère une volte-face après le rappel à l’ordre de l’Autorité de surveillance des élections. En revendiquant la victoire avant même la fin de l’opération de dépouillement et surtout faisant état de tentatives de fraude, jetant le discrédit sur le scrutin,  le président du MSP Abderazak Makri a-t-il parlé un peu trop vite ?

Dans un communiqué publié en début de soirée de dimanche 13 juin, l’Anie a assuré que les déclarations de Makri  concernant les résultats et la crédibilité de l’élection « n’ont aucune crédibilité ».

L’ANIE a accusé sans le nommer le MSP de chercher à semer le « désordre » et le « doute » dans les résultats des élections.

Retour des « anciennes figures du Bouteflikisme »

Le parti de Jil Jadid qui s’est lancé dans la course aux législatives ne se fait pas d’illusion, au lendemain du scrutin.

« Pour le moment, nous n’avons pas tous les chiffres de toutes les wilayas, on ne peut donc pas parler de résultats définitifs. Mais ce qui est certain c’est que Jil Jadid n’aura pas beaucoup de sièges sur tout le territoire national », a concédé Habib Brahmia, porte-parole de Jil Jadid, dans une déclaration à TSA.

Le parti de Soufiane Djilali semble accepter sa défaite et ne crie pas à la fraude, du moins pour le moment. Mieux, pour Jil Jadid, une certitude demeure : « Ce qui est certain, l’APN qui va être élue est représentative des voix des Algériens qui ont voté. Et ce sera cette Assemblée qui organisera la vie politique algérienne durant les 5 prochaines années ».

« On a essayé de convaincre les citoyens qu’il ne fallait pas laisser un vide qui ferait revenir certainement les anciennes figures du Bouteflikisme. Apparemment, d’après les premiers résultats, c’est un peu le cas », déplore M. Brahmia alors des informations non encore confirmées parlent d’une percée remarquable du FLN, le RND ou encore le MSP. Trois partis qui ont fait partie de l’ex-Alliance présidentielle du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

« Maintenant, la question importante que doit se poser l’opposition algérienne et les Algériens est comment définir la stratégie efficace pour réussir un changement politique démocratique », souligne le porte-parole de Jil Jadid.

« Aujourd’hui, la crise de confiance a fait que l’électorat démocrate mais aussi la majorité des Algériens ne participent pas à cette élection. Nous le regrettons mais en même temps, nous respectons l’avis des Algériens », relève M. Brahmia qui ne regrette la participation de Jil Jadid parti aux législatives du 12 juin.

« Le choix de participer aux législatives est complètement assumé » par Jil Jadid, assure selon son porte-parole. « Nous avons considéré qu’il y avait certaines garanties pour des élections propres et qu’il n’y allait pas avoir de quotas », appuie-t-il.

« Nous avons essayé de présenter un projet de société moderniste, un programme et un discours sérieux.  Nous avons mené une campagne de proximité et essayé de convaincre le citoyen qu’il nous appartient à tous de construire le changement. Et qu’il ne fallait surtout pas laisser le retour des anciens partis et des anciennes figures du Bouteflikisme », abonde-t-il.

Selon des résultats non officiels publiés par des chaînes TV, des militants de partis et sur les réseaux sociaux, le FLN serait arrivé en tête avec une centaine de sièges, devant le RND et le MSP, avec 50 sièges chacun.

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