Économie

Légumes secs en Algérie : après la pénurie, l’abondance ?

L’année 2023 a vu les tensions sur les produits alimentaires de base en Algérie atteindre les légumes secs. Les haricots blancs, les lentilles et le riz notamment ont vu leur prix augmenter, quand ils sont disponibles dans les magasins.

Les choses se sont cependant améliorées grâce aux nombreuses mesures prises par les pouvoirs publics pour assurer la disponibilité de ces produits essentiels pour les ménages algériens.

Deux communiqués successifs rendus publics ce dimanche 21 janvier par la direction du Commerce de la wilaya de Béjaïa laissent même penser que l’on est passé des pénuries et tensions à l’abondance.

Le premier communiqué est un appel aux commerçants à venir s’approvisionner en légumes secs.

« Dans le cadre de la garantie de l’approvisionnement régulier du marché en légumes secs et riz et la disponibilité de ces produits au profit du citoyen, la direction du commerce de la wilaya invite tous les opérateurs économiques activant dans la commercialisation (mise en sachet, transformation, et commerçants de gros et de détail) à se rapprocher des services de l’Union des coopératives agricoles de la wilaya de Béjaïa (UCA) afin de s’approvisionner en ces produits en fonction de leurs besoins », a indiqué la direction du commerce et de la promotion des exportations de la wilaya de Béjaïa.

Quelques heures plus tard, toujours ce dimanche 21 janvier, la même direction a réitéré son appel dans un second communiqué mis en ligne sur les réseaux sociaux, indiquant qu’au cours d’un déplacement aux entrepôts de l’UCA à Oued Ghir, près du chef-lieu de wilaya, le directeur du commerce a constaté de visu la disponibilité d’un important stock de légumes secs.

Légumes en Algérie : d’importantes quantités attendent les commerçants à Bejaia

Ces deux communiqués illustrent la disponibilité des légumineuses, mais la réticence des commerçants à commercialiser ces produits pour des raisons liées peut-être à l’obligation de facturation.

Ces dernières semaines, seuls les haricots blancs ont continué à faire l’objet de tensions. Non seulement ils ont presque disparu des étals des épiceries et des supermarchés, mais certains commerçants qui arrivent à se les procurer les revendent excessivement cher, jusqu’à 550 dinars le kilogramme.

Soit plus cher que la viande de poulet par exemple. Ce qui est un comble quand on sait que les haricots blancs sont considérés en Algérie comme le pat populaire par excellence, pas cher et accessible à toutes les bourses.

Comme pour les premières pénuries enregistrées depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020, les autorités ont pointé du doigt la spéculation. Début août dernier, le président de la République a exprimé des soupçons sur le caractère prémédité de la tension sur les légumineuses en plein été, alors que leur consommation baisse en principe pendant cette période.

Le chef de l’Etat a menacé de sévir contre ceux qui se rendraient coupables de spéculation, conformément à la nouvelle loi de lutte contre la spéculation promulguée fin 2021.

Plusieurs affaires de spéculation sur les légumineuses et le riz ont été traitées ces derniers mois par les services de sécurité. La dernière grosse affaire en date a été enregistrée dans la wilaya de Boumerdès début janvier. La gendarmerie a élucidé une malversation portant sur une énorme quantité de riz, plus de 500 tonnes.

La quantité a été importée par un opérateur activant dans l’emballage mais il l’a revendue en l’état à un grossiste. Les deux mis en cause ont été écroués par la section de lutte contre le terrorisme et le crime organisé du tribunal de Sidi M’hamed (Alger).

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