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L’image insoutenable de l’enfant Yazel Al Kafarneh, mort de faim à Gaza

Il restera l’un des symboles du martyre que vit la population de Gaza depuis cinq mois et hantera pendant longtemps la conscience de ceux qui ne font rien pour arrêter le massacre que perpètre l’armée israélienne dans l’enclave palestinienne.

L’enfant Yazen Al Kafarneh est mort lundi 4 mars dans un hôpital de Gaza, emporté par la faim. La nouvelle a ébranlé le monde entier.

L’armée israélienne a tué plus de 30 000 civils palestiniens dont une majorité de femmes et d’enfants depuis le 7 octobre. Si la mort de l’enfant de 10 ans a ému aux quatre coins de la planète, c’est surtout à cause de son insupportable agonie avant de rendre l’âme.

L’image de son visage émacié par la faim a fait le tour du monde. Il est l’une des nombreuses preuves de cet énième crime que commet l’armée israélienne à Gaza, celui du meurtre par la famine.

Admis à l’hôpital Abu Youssef Al-Najjar de Rafah, les médecins n’ont rien pu faire pour lui. Il est mort après une seule journée d’hospitalisation. La malnutrition et le manque de médicaments avaient brisé son corps chétif, déjà malmené par la maladie.

Il ne reste de lui que le squelette : l’image insoutenable d’un enfant mort de faim à Gaza

L’enfant est un symbole, mais il n’est pas le seul à avoir vécu un tel calvaire. Vendredi dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état d’un dixième enfant décédé à cause de la famine qui frappe Gaza.

Un porte-parole de l’organisation a regretté que « les chiffres non officiels sont malheureusement plus élevés ». Selon la chaîne Al Jazeera, au moins 16 enfants sont morts à Gaza de la même cause.

La veille, l’armée israélienne a tiré sur des réfugiés qui attendaient une distribution de l’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza, tuant 112 personnes.

Selon le Bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA) les 2,2 millions d’habitants de Gaza sont dans une situation d’insécurité alimentaire de crise, dont 1,7 million en situation d’urgence et 500 000 en situation catastrophique.

La situation est directement imputable au gouvernement israélien qui bloque le passage de l’aide humanitaire devant le silence complice de la communauté internationale.

Israël est en train de mettre à exécution la menace de son ministre de la Défense Yoav Galant qui a promis de traiter les Palestiniens comme des « animaux » et de les priver de tout.

De nombreux pays occidentaux ont aussi décidé de suspendre leur aide à l’UNRWA qui s’occupe des réfugiés palestiniens après des accusations israéliennes sans preuves à l’encontre de certains de ses employés.

Après la mort de Yazen, le défenseur palestinien des droits de l’homme Mohammed Awed a partagé sur X le message pathétique du père de l’enfant, demandant « pardon » à son fils.

« L’enfant était malade et son état s’est dégradé lorsque sa famille s’est réfugiée à Rafah, à cause du manque de nourriture. Il est mort un jour après son admission à l’hôpital. Malheureusement nous n’avons rien pu faire », a raconté sur Al Jazeera, impuissant, un médecin de l’hôpital de Rafah. 

« Il a été tué par Israël qui utilise la famine comme arme », a accusé le représentant de la Palestine à l’ONU.  « Regardez nos enfants, regardez qu’elle souffrance ils endurent. Des dizaines d’autres enfants sont morts de malnutrition », a déclaré Ryad Mansour en exhibant l’image de l’enfant au visage émacié.

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