Économie

L’incroyable succès de l’allocation chômage en Algérie

L’Algérie a instauré en février une allocation chômage d’un montant de 13000 dinars aux primo demandeurs d’emplois, âgés entre 19 et 40 ans, inscrits sur les listes de l’Agence nationale de l’emploi Anem).

La décision de mettre place cette allocation a été prise par le président Abdelmadjid Tebboune pour lutter contre le chômage qui touche particulièrement les jeunes en Algérie et ce dans ce contexte de crise économique et de raréfaction des offres d’emplois.

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Pour financer cette allocation, l’Etat a mis la main à la poche. Dans un décret présidentiel publié au Journal officiel n°52, un crédit de 61.772.000.000 de dinars (435 millions de dollars) a été affecté au ministère du Travail en forme de « contribution au dispositif allocation chômage ».

Rapidement, la mesure a donné ses fruits, puisque un million de jeunes de chômeurs ont déjà bénéficié de cette allocation. Le chiffre a été donné par le président Tebboune dans l’éditorial qu’il a signé dans le dernier numéro de juillet la revue El Djeich de l’Armée nationale populaire.

Quatre millions d’inscrits

Selon le dernier rapport de la Banque Mondial sur l’économie algérienne, le succès de l’allocation chômage est impressionnant.

« Le nombre de demandeurs d’emploi a bondi au premier trimestre 2022 de 64% », écrit la Banque Mondiale en se basant sur les chiffres l’ANEM. Elle ajoute que la « hausse des inscrits étant plus marquée chez les travailleurs peu ou pas qualifiés (+84%) et chez les femmes (+63%). »

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Selon le rapport de la Banque Mondiale, « 917 000 dossiers auraient été acceptés, pour un coût mensuel initial estimé de DZD 12 milliards (plus de USD 80 million) » au 18 avril dernier. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits au niveau de l’Anem a atteint plus de « 4 millions en mars 2022, soit environ 14,4% de la population algérienne en âge de travailler ».

Alors que le nombre d’inscrits sur les listes de l’Anem a bondi durant le 1er trimestre 2022, celui des offres d’emploi a connu une « reprise partielle » durant la même période, mais il demeure en « deçà de son niveau prépandémie de Covid-19, selon la Banque Mondiale.

En Algérie, les offres d’emplois ont diminué au quatrième trimestre 2021 (–9,6%), avant de remonter durant les premiers mois de 2022 (+4,5%), selon la Banque Mondiale qui se base toujours sur les données de l’Anem.

Au premier trimestre 2022, les offres d’emploi en Algérie « demeuraient cependant 1,1% en-deçà de leur niveau du premier trimestre 2020, celles du secteur privé domestique ayant pleinement récupéré, contrairement à celles du secteur public (–2,9%) et à celles du secteur privé étranger (–12,5%).

« En parallèle, le nombre de demandeurs d’emploi a nettement remonté au quatrième trimestre 2021, s’établissant 54% au-dessus de son niveau prépandémie », ajoute encore la Banque Mondiale.

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