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Maroc : la monarchie minée par les fréquentations de Mohamed VI

Maroc : la monarchie minée par les fréquentations de Mohamed VI

Le Maroc bouillonne et ce n’est pas seulement à cause de la situation sociale et économique difficile que vit le royaume.

Les absences répétées et de plus en plus longues du roi Mohamed VI, ainsi que ses fréquentations exaspèrent son entourage, la rue et les services de sécurité.

Même la presse étrangère montre un grand intérêt pour les intrigues qui se jouent au palais royal de Rabat, à l’image du magazine américain The Times qui y va lui aussi de son enquête sur le sujet.

Mohamed VI passe plus de temps en France et au Gabon qu’au Maroc. En 2022, il lui a été comptabilisé 200 jours passés loin de son royaume et un fait n’a pas échappé aux observateurs de la scène politique marocaine : le début des escapades du roi a coïncidé avec celui, il y a cinq ans, de sa fréquentation des Azaitar, trois frères champions d’arts martiaux et au passé plus que douteux en Allemagne, leur pays de naissance.

L’influence de la fratrie auprès du roi, qui rappelle celle de Raspoutine au sein de la famille impériale russe au début du siècle dernier, fait grincer des dents à Rabat et dans tout le Maroc. Les choses deviennent plus sérieuses car c’est désormais le prince Moulay Hicham, cousin germain de Mohamed VI, qui mène la danse.

Avant leur présentation au roi en 2018 par le producteur d’origine marocaine, notamment de Lady Gaga, Abu Bakr, Omar et Othman Azaitar, étaient déjà reconvertis dans les sports de combat (MMA) après un passé plus que sulfureux, fait de misère dans une famille d’origine marocaine installée en Allemagne, de délinquance et de violence.

Abu Bakr, appelé simplement Abu, a fait deux ans de prison pour avoir tenté de brûler un homme d’affaires pour lui voler sa Ferrari puis une deuxième fois pour avoir ouvert le tympan à sa petite amie.

« Vol, extorsion, escroquerie, violence physique, association de malfaiteurs, vols et récidive, fraude informatique, conduite sans permis, lésions corporelles entraînant une incapacité permanente, voies de fait et coups et blessures, drogue le trafic, contrefaçon et résistance aux forces de l’ordre », égrène le journal en ligne marocain Hespress, sur instigation, disent les initiés à la chose politique marocaine, des « services ».

Abdellatif Hammouchi, patron de la DST et de la police, et Fouad Ali Al Hima, le plus proche conseiller du roi Mohamed VI, voient dans l’influence des trois frères carrément « un danger pour la couronne », assure-t-on.

Les Azaitar,  un « danger » pour la cohésion nationale du Maroc

Un autre personnage qui sait de quoi il parle, le prince Moulay Hicham en l’occurrence, évoque, lui, un péril pour « la cohésion nationale ».

Il déplore que les Azaitar tentent de « gérer la cour du roi et sa vie personnelle » et pénètrent maintenant « le dernier rempart du système politique, qui a été laborieusement construit au fil des décennies pour gérer le délicat équilibre de la cohésion nationale ». « Un seuil nouveau et dangereux a été franchi », alerte-t-il.

Outre les privilèges dont ils bénéficient au su et au vu de tous, comme les restaurants chics qu’ils se sont offert dans une zone touristique de la capitale, les Azaitar ont acquis tellement d’influence qu’ils décident qui peut ou ne peut pas voir le roi, y compris parmi sa proche famille, et se permettent d’humilier en public les hauts fonctionnaires du Makhzen, comme les gouverneurs de provinces.

Surtout, et c’est ce qui choque le plus au Maroc, ils n’hésitent pas à partager sur les réseaux sociaux des moments passés avec leur ami le roi, souvent montré des postures auxquelles les Marocains ne sont pas habitués.

On y voit par exemple Abou, le boxeur de 37 ans, et Mohamed VI, le monarque de 59 ans, pressés l’un contre l’autre sur un fauteuil ou encore le premier mettre sa main autour du cou du second.

Amir Al Mouminin, le commandeur des croyants comme il aime à être appelé par ses sujets, ne doit pas se comporter ainsi. Ce qui ajoute à la colère, c’est toutes ces insinuations qui s’ensuivent dans la presse étrangère.

Dans l’enquête de The Times, Mohamed VI est décrit comme un roi qui garde le pouvoir de décision sur toutes les questions importantes mais qui déteste « le travail acharné ».

Quand il voyage, il demande aux responsables de ne pas lui envoyer de rapports quotidiens, affirme un ancien haut responsable sous le couvert de l’anonymat.

Cela au moment où le Maroc traverse une grave crise économique et sociale, faite notamment d’un taux de chômage élevé et d’une inflation galopante touchant principalement les produits alimentaires (+16%) et les carburants.

L’inaction du roi Mohamed VI a laissé la voie libre à l’appareil sécuritaire qui multiplie les exactions contre les voix discordantes, comme les journalistes indépendants.

Moulay Hicham plaide pour la réduction des « inégalités sociales » et « un véritable pluralisme qui se traduit par la responsabilité et l’inclusion politique ».

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