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Maroc : la souffrance des sinistrés du séisme aggravée par les intempéries

Maroc : la souffrance des sinistrés du séisme aggravée par les intempéries

Les sinistrés du violent séisme qui a endeuillé le Maroc en septembre dernier, installés dans des tentes de fortune, redoutaient l’arrivée du froid et de la neige.

Malheureusement pour eux, le royaume a connu plusieurs épisodes d’intempéries cet hiver. Plus de six mois après la catastrophe, les sinistrés sont livrés à eux-mêmes alors que le roi Mohamed VI avait dédaigné l’aide proposée par plusieurs pays, dont l’Algérie et la France.

Les dernières intempéries en date ont eu lieu cette semaine, avec de fortes pluies et des chutes de neige qui n’ont pas épargné la région d’Al Haouz, la plus touchée par le tremblement de terre du 8 septembre 2023.

Les images diffusées par les médias et les internautes marocains décrivent une situation intenable dans les camps de toile qui ont remplacé les villages en pierre et terre cuite. Les tentes installées ne sont pas conçues pour s’abriter de la pluie et du froid, encore moins de la neige.

Sur une vidéo mise en ligne sur X par le média Hespress, on voit une femme prise dans ce qui semble être une tempête de neige au milieu de tentes sommairement dressées.

La femme court dans la boue, sans doute vers une autre tente, en essayant de se couvrir la tête. Les images sont prises au douar Douzro, dans la région d’Amizmiz. « Les intempéries aggravent la souffrance des sinistrés du séisme », écrit le média en légende.

 

Le séisme d’Al Haouz a fait près de 3.000 morts, plus de 6000 blessés et des dizaines de milliers de sans-abris. Les maisons de cette région montagneuse, la plupart en pierre et en terre cuite, n’ont pas résisté à la violente secousse de 6,9 degrés.

Le gouvernement s’était engagé à prendre en charge les retombées du séisme, notamment la reconstruction du bâti effondré et le relogement des sinistrés, mais il n’a, semble-t-il, pas tenu toutes ses promesses.

Au Maroc, un hiver difficile pour les sinistrés du séisme

De nombreux médias internationaux ont constaté sur place que, jusqu’à il y a quelques semaines, les travaux de reconstruction n’ont pas été entamés.

Dans un reportage diffusé en février dernier par la chaîne franco-allemande Arte, il a été rapporté que dans certaines zones, l’enlèvement des gravats venait à peine de commencer.

« Le froid est le grand ennemi des sinistrés », avait indiqué l’envoyée spéciale d’Arte.

 

Selon les autorités, 60 000 maisons ont été détruites ou endommagées dans le Haut Atlas.

De nombreux marocains se plaignent aussi de la distribution inéquitable des aides décidées par le gouvernement, soit 140.000 dirhams (14.000 dollars) pour la reconstruction, 80.000 dirhams (8.000 dollars) pour la restauration et 2.500 dirhams (250 dollars) mensuels pour la subsistance des familles.

Certes, le Maroc n’a pas les moyens et la logistique pour tout reconstruire en quelques mois, mais les autorités pouvaient opter pour des chalets préfabriqués, ce qu’elles n’ont pas fait.

Ces maisons préfabriquées peuvent être installées rapidement pour loger les sinistrés dans des conditions acceptables. C’est cette solution qui avait permis à l’Algérie voisine d’atténuer les retombées du violent séisme de 2003 à Boumerdès.

L’autre reproche qui est fait au roi Mohamed VI, c’est d’avoir politisé la gestion de l’aide internationale, en la sélectionnant suivant l’état des relations du royaume avec les États qui la proposaient.

L’aide de l’Algérie a été refusée, ainsi que celle de la France, pour des raisons politiques. Ces deux pays, du fait de la proximité géographique avec le premier et la présence d’une importante communauté marocaine chez le second, pouvaient apporter une aide précieuse au Maroc, sur tous les plans.

L’Algérie avait particulièrement insisté pour venir en aide au pays voisin, qui a décliné. En décembre dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf a révélé sur Al Jazeera que son homologue marocain Nasser Bourita a refusé de prendre ses appels téléphoniques.

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