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Maroc : les partis au pouvoir mettent en garde les protestataires du Rif

Maroc : les partis au pouvoir mettent en garde les protestataires du Rif

Ennaharonline / Twitter

Le gouvernement marocain a du pain sur la planche. Presque un mois et demi après sa prise de fonction, le staff gouvernemental, présidé par l’islamiste Saadeddine El Othmani, fait face à un mouvement contestataire dans la région du Rif, située dans le nord du Royaume.

Un gouvernement déjà en difficulté

Hier dimanche, les partis formant la majorité gouvernementale ont adressé une sévère mise en garde aux contestataires d’Al Hoceima. Après une réunion sur la situation dans cette ville, ils ont rappelé que le Maroc « ne peut tolérer l’atteinte à ses constantes nationales et à ses valeurs sacrées à travers l’instrumentalisation des revendications des habitants de la province d’Al Hoceima, de façon à nuire à l’intégrité territoriale du Royaume et à promouvoir des idées destructives qui sèment la zizanie dans la région. »

Les partis de l’alliance gouvernementale « ont relevé que les protestations sociales doivent se faire dans le cadre de la loi, sans porter atteinte aux intérêts et aux biens publics et privés, mettant en garde contre tout lien ou soutien de parties extérieures », poursuit le même média.

La région qui tient tête au Makhzen

Le mouvement revendicatif du Rif, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, est né suite à la mort tragique d’un poissonnier à la ville d’Al Hoceima, happé par une benne à ordure. Au début, les manifestations, qui ont ébranlé cette région berbère, étaient improvisées et réclamaient surtout la vérité sur la mort de ce poissonnier.

Toutefois, au fil des mois, les revendications sont devenues plus larges pour toucher les domaines sociaux, économiques et culturels. Malgré plusieurs tentatives des autorités marocaines dans le but de tuer ce mouvement dans l’œuf, rien n’en est.

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Début avril, le ministre marocain de l’Intérieur, qui venait de prendre ses fonctions, s’est déplacé, sur instructions du monarque, à Al Hoceima pour rencontrer des responsables locaux et des membres de la société civile. Le but principal était de mettre fin à la grogne populaire, mais sans grand succès. Les manifestations ont continué.

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Un homme de 39 ans mène la contestation

À la tête de ce mouvement se positionne un militant insurgé nommé Nasser Zefzafi. Dans un entretien accordé récemment au quotidien Le Monde, cet homme de 39 ans, natif du Rif, n’a pas hésité à s’en prendre directement à Mohamed VI.

« Si le roi prétend être le commandeur des croyants, il ne peut pas asservir son peuple, le deuxième Calife (Omar Ibn Al-Khattab) était un homme simple », a-t-il lâché sans complexe.

Pour lui, « le roi n’est pas sacré ». Sa critique devient donc possible. Sur les vidéos qu’il poste sur les réseaux sociaux, le militant, qui s’exprime en arabe et en berbère, ne mâche pas sa langue à l’égard du Makhzen. La plus récente de ses vidéos le montre en train de défier des militaires et des gendarmes qui ont tenté de l’empêcher d’assister à une manifestation en dressant un barrage sur la route. Il assure, par ailleurs, avoir fait l’objet de plusieurs tentatives d’agressions.

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